PARIS (awp/afp) - La direction du géant énergétique français Engie restera bicéphale après le départ de son président Gérard Mestrallet en mai, a annoncé vendredi le groupe dans un communiqué.

La directrice générale Isabelle Kocher ne cumulera donc pas sa fonction avec celle de président comme cela avait été évoqué un temps.

"Le conseil d'administration d'Engie, à l'unanimité, a confirmé l'orientation retenue lors de sa séance du 13 décembre dernier et décidé le maintien de la gouvernance dissociée adoptée en 2016", a indiqué le groupe.

"La présidence de Gérard Mestrallet prendra fin lors de l'Assemblée Générale du 18 mai 2018 au cours de laquelle sera soumise aux actionnaires la désignation d'un nouvel administrateur indépendant en vue de sa nomination à la présidence du groupe", a-t-il précisé.

Le choix qui sera proposé aura notamment pour objectif "le soutien à l'action de sa dirigeante exécutive", a souligné Engie.

Le conseil d'administration lui a réitéré "sa pleine confiance dans sa conduite, avec réussite, du plan de transformation en cours et dans sa capacité à lui proposer les choix stratégiques pour construire avec succès le futur d'Engie".

"Je m'inscris pleinement dans la décision prise par le conseil qui permet de poursuivre la stratégie que nous avons dessinée", a réagi Isabelle Kocher dans une déclaration à l'AFP.

"C'est avec son soutien renouvelé que je continuerai à mener la transformation d'Engie conduite avec le plein engagement de nos équipes depuis deux ans", a-t-elle ajouté.

Selon BFM Business, Jean-Pierre Clamadieu, patron du chimiste Solvay figure parmi les favoris pour succéder à M. Mestrallet mais les noms de Fabrice Brégier, numéro deux d'Airbus, Frédéric Lemoine, ancien président d'Areva et Yann Delabrière, ancien patron de Faurecia, sont aussi évoqués.

- Groupe en mutation -

Le 21 décembre, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait révélé que le conseil d'administration du groupe, dans lequel l'Etat possède 24,10%, avait décidé de maintenir une gouvernance dissociée.

Isabelle Kocher est directrice générale depuis 2016: le PDG d'alors, Gérard Mestrallet, touché par la limite d'âge, avait dû céder la direction générale mais avait obtenu une prolongation de deux ans à la présidence du conseil d'administration.

La ministre de l'Energie, Ségolène Royal, avait justifié à l'époque la décision par "la nécessité de prolonger un peu la phase transitoire" au sein de la gouvernance d'Engie.

Isabelle Kocher a accéléré la mutation de l'entreprise.

Confronté au bouleversement du secteur européen de l'énergie, Engie a lancé en 2016 un plan de transformation sur trois ans qui comprend notamment un plan de cession de 15 milliards d'euros.

Le groupe souhaite ainsi se concentrer sur des activités régulées ou celles bénéficiant de contrats de vente à long terme, moins risquées, et se développer dans les énergies renouvelables et les services énergétiques.

Isabelle Kocher ayant joué un rôle moteur dans ce changement de stratégie, on lui prêtait l'ambition logique de cumuler la présidence de l'entreprise avec la direction générale.

Mais des échos sur une mésentente entre les deux dirigeants ont commencé à émerger peu de temps après la nomination de Mme Kocher à la direction générale du géant français.

Fin 2016, soit moins d'un an après son arrivée, des articles de presse évoquaient même la volonté de l'ancien PDG de remplacer la directrice générale, qu'il avait pourtant lui-même poussée à ce poste.

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