Les actionnaires d'Engie ne le savent que trop bien : depuis le début de l'année 2016, le titre évolue grosso modo au sein d'une fourchette allant de 11 euros (ce qui correspond peu ou prou à son plus bas historique) à 16 euros. Il se traite pour l'instant dans la moitié inférieure de cet intervalle. Peut-on espérer mieux ?

Et pourtant, l'ex-GDF Suez, longtemps dirigé par Gérard Mestrallet qui n'a cédé la présidence du conseil d'administration que l'an dernier, est depuis trois ans, presque jour pour jour, à la main d'Isabelle Kocher, devenue directrice générale le 3 mai 2016. Depuis lors, elle a totalement changé le visage du groupe en réalisant plus de 16 milliards d'euros de cessions, notamment du côté des centrales et des mines de charbon et, d'une manière générale, de la partie la plus 'carbonée' du marché de l'énergie. Parallèlement, plus de 14 milliards d'euros ont été investis pour décaler le positionnement d'Engie vers des énergies plus 'vertes', mais surtout plus dynamiques, les services et les infrastructures, tout en mettant en place des économies qui ont dopé l'EBITDA de 1,3 milliard depuis 2015.

Quid de la croissance organique des ventes ? Elle était - 7,2% en 2014, de - 8,8% en 2015 puis de - 4% en 2016, avant de revenir dans le vert : + 1,7% en 2017 comme en 2018. C'est encore relativement peu, mais c'est assurément bien mieux.

Du côté du bilan aussi, les choses ont également changé. La dette financière nette est revenue fin 2018 à 21,1 milliards, contre 27,7 milliards fin 2015. Même si dans l'intervalle, le ratio n'est revenu que de 2,5 à 2,3 fois l'EBITDA, il demeure soutenable.

En outre, les actionnaires d'Engie profitent d'un dividende intéressant correspondant à environ 70% du résultat net récurrent part du groupe. Ramené de 1 euro au titre de l'exercice 2016 à 0,70 euro en 2017, le coupon a été relevé à 0,75 euro en 2018, à titre ordinaire. Afin de tenir compte de la fin prochaine du versement du dividende en deux fois, il sera même proposé aux actionnaires de recevoir 1,12 euro cette année, le paiement du solde étant prévu le 23 mai.

Quid des résultats ? En données récurrentes, tant le périmètre d'Engie a varié ces derniers temps, son bénéfice net se situe, depuis 2016, dans la zone des 2,5 milliards d'euros. Il était en 2018 d'exactement ce montant (+ 10,1%), soit 1,03 euro par action. Il faut remonter jusqu'en 2014 pour trouver la trace d'un bénéfice net récurrent supérieur à trois milliards d'euros.

Et ensuite ? La direction anticipe, en 2019, un résultat net récurrent de 2,5 à 2,7 milliards, soit en milieu de fourchette quelque 1,07 euro par action. Le consensus se situe à 1,05 euro, mais anticipe une hausse plus marquée en 2020, avec 1,18 euro. A confirmer.

Enfin, Engie voit loin : il dispose depuis fin février d'un plan stratégique à horizon 2021 comprenant de 11 à 12 milliards d'investissements de croissance, et de nouveau des économies (800 millions d'euros à échéance). Le groupe escompte aussi une croissance annuelle moyenne de 7 à 9% de son résultat net récurrent entre 2018 et 2021, ce qui augure d'une accélération sur la période. De plus le coupon devrait suivre, le taux de distribution étant étant annoncé entre 65 et 75% de cet agrégat.

A suivre sur l'agenda d'Engie : les comptes du 1er trimestre, attendus mardi prochain 14 mai.

EG

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