Les prix du gaz naturel en Europe vont probablement remonter significativement au cours du dernier trimestre 2020 et donc induire une augmentation importante des tarifs réglementés, prévient vendredi la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui recommande au gouvernement de "lisser" les évolutions tarifaires à venir.

Dans son analyse des coûts d'Engie, que doivent couvrir les tarifs réglementés de vente de gaz naturel, la CRE souligne que la crise du coronavirus a entraîné une chute des prix du gaz naturel en Europe au cours du premier semestre.

Ces prix ont ainsi atteint "un point bas historique" autour de 6 euros par mégawattheure (MWh) et même jusqu'à 4 euros par MWh très récemment, souligne la CRE, ajoutant que cela "augmente la probabilité d'une hausse significative sur le dernier trimestre de l'année 2020", autour de 10 euros par MWh, au moment où les Français auront de nouveau recours au gaz pour se chauffer.

Le régulateur calcule ainsi, sur la base de données partielles et à titre indicatif, que les tarifs réglementés du gaz en France devraient être augmentés de 4,0% le 1er octobre après des revalorisations de 0,7% le 1er août et de 1,7% le 1er septembre.

"La mise en place d'un lissage sur la prochaine période tarifaire permettrait de limiter l'ampleur des évolutions mensuelles des (tarifs réglementés). Compte tenu des anticipations présentées (...), ce lissage devrait prendre cette année la forme d'une annulation de la baisse au 1er juillet 2020, estimée aujourd'hui à -4,6%", précise la CRE.

Dans l'hypothèse où les pouvoirs publics souhaiteraient lisser les évolutions tarifaires entre juillet 2020 et la fin de l'hiver 2020-2021, le mécanisme devra comme l'année dernière assurer la bonne couverture des coûts d'approvisionnement d'Engie sur l'ensemble de la période de lissage, rappelle cependant le régulateur.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)