Dans son nouveau plan d'entreprise, Eni a déclaré que sa production de pétrole et de gaz - qui devrait augmenter de 3,5 % par an - atteindrait son maximum en 2025 avant de décliner. "Le résultat sera un portefeuille plus équilibré et intégré et aura une meilleure capacité d'adaptation, ainsi qu'une rémunération plus compétitive des actionnaires", a déclaré le directeur général Claudio Descalzi.

Cette annonce intervient avant que le gouvernement italien ne décide de reconduire ou non le mandat de l'actuel PDG. Actuellement, ce dernier est sous pression pour prouver qu'il peut faire évoluer le groupe vers des sources d'énergie plus propres sans trop nuire à la rentabilité, un défi pour tous les acteurs du secteur.

Quatre sources politiques ont déclaré à Reuters plus tôt ce mois-ci que le gouvernement, qui détient 30 % des parts de la société, penchait pour un troisième mandat de M. Descalzi à condition qu'il travaille avec un nouveau conseil d'administration pour accélérer les efforts de réduction des émissions de carbone. Le groupe contrôlé par l'État, qui investira au total 32 milliards d'euros d'ici 2023, s'est aussi engagé à verser des dividendes plus élevés et a fait état d'un bénéfice net ajusté pour le quatrième trimestre de 546 millions d'euros, alors qu'il tablait sur 680 millions d'euros.

Les producteurs de pétrole et de gaz ressentent la pression des actionnaires et des militants de l'environnement pour réduire les émissions afin d'atteindre les objectifs climatiques de Paris. Des rivaux tels que Repsol, Royal Dutch Shell et BP PLC étaient allés plus loin qu'Eni dans leurs efforts, d'où le fait que le PDG soit sous pression pour fixer des objectifs plus ambitieux.

Détails du plan : objectif de réduction de 80 % des émissions de carbonne de toutes les entreprises du groupe d'ici 2050. Cette réduction sera rendue possible grâce à l'augmentation de la quantité de gaz dans le portefeuille, à la conversion de ses raffineries en biocarburants et en foresterie et aux mesures de capture du carbone qui absorberont jusqu'à 40 millions de tonnes de CO2. 

Graphique Eni S.p.A