Le fonds d'investissement suédois EQT va ouvrir un bureau à Paris avec l'objectif d'accélérer ses investissements en France, poursuivant son expansion en dépit de la crise du coronavirus qui a donné un coup de frein brutal à l'économie.

Fondé en 1994 en Suède, le spécialiste du capital investissement et du capital risque a rapidement grossi en prenant pied en Asie et aux Etats-Unis et revendique aujourd'hui 40 milliards d'euros d'actifs sous gestion à travers 19 fonds.

Après s'être implanté à Milan en Italie l'an dernier, il ouvre son 18e bureau dans la capitale française avec une équipe de dix personnes, un projet maintenu en dépit des incertitudes provoquées par la crise économique et sanitaire, notamment sur le financement des transactions.

Après un coup d'arrêt pendant le confinement décrété pour enrayer l'épidémie, les investissements commencent - lentement - à reprendre dans l'Hexagone, explique Nicolas Brugère, un ancien de PAI Partners qui prend la tête du bureau parisien d'EQT.

"Nous commençons à travailler sur des dossiers qui devraient sortir à la fin de l'année ou l'année prochaine et dont on pense qu'ils vont pouvoir avancer", a-t-il dit à Reuters.

Le fonds européen s'est déjà illustré dans l'Hexagone en prenant le contrôle fin 2018 du numéro trois français de la gestion de l'eau Saur et plus récemment avec le rachat du spécialiste allemand de la désinfection et de l'hygiène Schülke & Mayr, filiale d'Air Liquide.

Le fonds, également actif dans les infrastructures et l'immobilier, cherche à investir dans des sociétés à forte croissance et lorgne en particulier les secteurs de la santé, du logiciel ou encore les énergies propres et l'éducation.

EQT, dont le portefeuille de participations a été relativement épargné par la crise sanitaire, devrait en revanche faire l'impasse sur les entreprises en difficulté, à la recherche de repreneurs.

"Il y a une profondeur de marché et un volume transactionnel suffisant pour investir des montants significatifs", a souligné Nicolas Brugère à propos de la France où le fonds pourrait étoffer ses équipes.

(Sarah White et Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Stéphane Brosse)