Quand les matières premières plongent, les ventes d'Eramet décrochent. Affecté par la chute de 41% des cours du maganèse, le chiffre d'affaires du groupe minier français a fondu de 14% en organique à 774 millions d'euros au premier trimestre. La production d’acier est profondément impactée depuis la progression du Covid-19 dans le monde et les producteurs occidentaux ont annoncé des baisses de production significatives, qui devraient peser sur la demande en minerai et en alliages de manganèse, a expliqué l'industriel.

Face à cette crise inédite et la durée incertaine, le groupe a renforcé et accéléré toutes les mesures prises pour préserver sa trésorerie afin de traverser cette crise sanitaire dont l'ampleur est inédite et la durée incertaine.
Toutes les dépenses opérationnelles sont strictement encadrées avec un suivi strict et régulier par un comité dédié.

Certains sites en France ont fait appel au dispositif de chômage partiel pour certaines fonctions, afin de limiter l'impact économique de la baisse d'activité.

Les dépenses d'investissement ont été réduites ; le groupe a annoncé début avril ne pas engager la construction de son usine de production de lithium en Argentine.

Par ailleurs, comme annoncé dès le 19 février, le dividende a été supprimé.

Au 31 décembre 2019, Eramet disposait d'une liquidité de 2,3 milliards d'euros, incluant les lignes de crédit non tirées à cette date pour un montant de 1,5 milliard. Au cours du premier trimestre, l'ensemble de ces lignes ont été tirées par précaution et le groupe a conservé un niveau de trésorerie élevé.

Pour autant, Eramet souffre d'une très faible visibilité sur les trimestres à venir, dans le contexte de la pandémie : baisse de la demande et contraction de l'offre qui conduisent à de fortes incertitudes et une instabilité des équilibres de marché. 

Face à ce constat, Eramet avait suspendu la "guidance" de production et d'Ebitda 2020 le 30 mars dernier.

A date, le groupe n'est toujours pas en mesure de quantifier de façon précise l'impact de la crise sanitaire sur les objectifs de production et de performance pour 2020.

En Bourse, les investisseurs ne sanctionnent pas cette publication. Bien au contraire, le titre gagne 1,4% à 26,67 euros, soutenu par le regain d'appétit des opérateurs pour le risque.