Eramet a annoncé mercredi une perte de 623 millions d'euros au titre du premier semestre, marqué par la chute des prix du manganèse et du nickel et par la crise du secteur aéronautique liées au coronavirus.

Le groupe minier et métallurgique a laissé en suspens ses objectifs pour l'année en cours faute de visibilité.

Dans le contexte actuel de crise économique mondiale, "les équilibres de marché ainsi que le niveau d'activité des clients restent toujours volatils et très difficiles à anticiper", a souligné Eramet dans un communiqué.

Le groupe a en outre redit qu'il envisageait toutes les options pour sa filiale d'alliages haute performance Aubert & Duval, "y compris celle d'une cession éventuelle". Il a appelé les autres actionnaires de sa filiale SLN (Société le Nickel), à savoir les trois provinces calédoniennes et le japonais Nisshin Steel, à apporter un soutien financier à la société.

"A fin juin 2020, il ne reste (...) que 74 millions d'euros non tirés sur les 525 millions de prêts consentis au total par Eramet et l'Etat français en 2015 et 2016. Le contexte de marché dégradé et les freins dans la réalisation du plan de sauvetage rendent aujourd'hui nécessaire la contribution des autres actionnaires au financement de la SLN", a-t-il fait valoir.

Outre une perte nette de 623 millions d'euros (contre -37 millions un an plus tôt), qui traduit notamment une charge non récurrente de 459 millions principalement liée à la crise, Eramet a enregistré à fin juin un résultat opérationnel courant de -32 millions (contre +169 millions), un Ebitda de 120 millions (-61%) et un chiffre d'affaires de 1,7 milliard (-7%).

Eramet a aussi confirmé que les volumes d'exportations de minerai de nickel de la SLN devraient être supérieurs de plus de 50% en 2020 à ceux de 2019 (à environ 2,5 millions de tonnes), tout en relevant ses perspectives de production de minerai de manganèse à plus de 5,5 millions de tonnes.

(Benjamin Mallet, édité par Jean-Stéphane Brosse)