Paris (awp/afp) - Le groupe métallurgique et minier Eramet a annoncé mercredi avoir subi une perte nette de 184 millions d'euros en 2019, en raison d'une "conjoncture mondiale dégradée et volatile", marquée notamment par une baisse du prix du minerai de manganèse.

Eramet, qui avait dégagé en 2018 un bénéfice net de 53 millions d'euros, a également vu son chiffre d'affaires reculer (-4%) à 3,671 milliards d'euros, malgré une production record dans les mines, a précisé le groupe dans un communiqué.

"Nous avons dû faire face à de forts vents contraires", a reconnu lors d'une conférence téléphonique la PDG d'Eramet Christel Bories, évoquant des "résultats contrastés" dans un contexte "dégradé".

En raison de ce contexte, "nous proposerons lors de l'assemblée générale" de l'entreprise "de ne pas verser de dividendes aux actionnaires au titre de l'année 2019", a poursuivi Mme Bories.

Parmi les facteurs ayant joué négativement sur les résultats du groupe métallurgique figurent les problèmes logistiques liés à la mise en conformité de sa filiale Aubert & Duval et la baisse des prix du manganèse, qui ont chuté de 21% en moyenne l'an dernier.

Ces problèmes ont pénalisé l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe, qui a reculé de 213 millions d'euros pour atteindre 630 millions d'euros. La baisse des prix du manganèse a coûté à elle seule 268 millions à l'entreprise, selon Eramet.

L'entreprise, qui a néanmoins enregistré des records opérationnels, avec une production de 4,8 millions de tonnes de manganèse et de 1,6 million de tonnes de nickel, estime que son Ebitda "devrait être proche de 400 millions d'euros" en 2020.

Cette hypothèse se base sur les conditions de marché de janvier 2020 "et sans prise en compte à date de l'impact éventuel lié à l'épidémie de coronavirus", souligne le groupe dans son communiqué.

"La Chine est le principal consommateur de manganèse" au monde, a souligné Christel Bories, évoquant un possible impact de l'épidémie sur l'activité de l'entreprise. Mais "il est trop tôt pour en dire plus", a-t-elle ajouté.

Dans ce contexte, Eramet prévoit "une gestion prudente et contrôlée" de sa trésorerie, avec un nouveau calendrier pour ses projets d'investissements, en particulier au Gabon et en Argentine, où le projet de développement du lithium est suspendu, en attendant "que les conditions de lancement soient réunies".

"Des actions de renforcement de notre structure financière, telles que des cessions ou des partenariats, pourraient également être envisagées", prévient par ailleurs l'entreprise, dont l'endettement net atteint 1,207 milliard d'euros.

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