Le groupe minier devait prendre une décision définitive sur ce projet dont la phase d'études préliminaires avait été engagée l'an dernier, avec comme objectif un démarrage fin 2021 de la production de lithium, un métal très utilisé pour les batteries des véhicules électriques.

"La conjoncture en Argentine et la conjoncture générale ne nous permettent pas aujourd'hui de lancer sereinement un tel projet", a déclaré à la presse Christel Bories, PDG du groupe, qui a annoncé des pertes en 2019.

Le contrôle des changes introduit récemment en Argentine ainsi que l'incertitude sur les négociations de la dette avec le Fonds monétaire international ont été un facteur clé dans la décision de suspendre le projet, a-t-elle déclaré.

En se développant dans les minéraux utilisés dans les batteries, comme le lithium, Eramet cherche à réduire sa dépendance à l'industrie sidérurgique, qui absorbe la majeure partie de sa production historique de nickel et de manganèse.

Les inquiétudes concernant les perspectives économiques mondiales, en particulier dans le contexte de l'épidémie de coronavirus en Chine, a également conduit à ralentir les projets de développement du groupe dans des mines de manganèse au Gabon.

Eramet a dégagé un Ebitda l'an dernier de 630 millions (-25%), sur la base d'un chiffre d'affaires de 3,7 milliards (-4%), affecté par la baisse des prix des métaux.

Le groupe, qui ne versera pas de dividende au titre de 2019, accuse une perte nette de 184 millions d'euros, après un bénéfice de 53 millions en 2018, en raison notamment de charges d'impôts au Gabon.

(Gus Trompiz, version française Jean-Michel Bélot)