L'action Ericsson recule de 8,04% à l'ouverture de la Bourse de Stockhlom, plus forte baisse de l'indice européen Stoxx 600. Le concurrent Nokia cède 2,4% au même moment.

L'équipementier télécoms, qui a supprimé massivement des emplois et accéléré ses réductions de coûts, a perdu près d'un tiers de sa valeur en Bourse au cours des deux dernières années, certains investisseurs redoutant que le plan initié par le nouveau directeur général Börje Ekholm soit insuffisant pour relancer la croissance.

Ericsson souffre de l'intensification de la concurrence du chinois Huawei et du finlandais Nokia, de la faiblesse des marchés émergents et du recul des dépenses d'investissement des opérateurs télécoms car la demande pour la téléphonie de cinquième génération (5G) ne se concrétisera pas avant quelques années.

L'équipementier, qui a surpris les investisseurs au début de cette année en annonçant des provisions, des dépréciations et des coûts de restructuration de 1,7 milliard de dollars, a dit qu'il projetait à présent une contraction de 5% à 9% du marché des infrastructures mobiles cette année et non plus de 2% à 6 %.

Le directeur financier Carl Mellander anticipe par ailleurs une contraction à un chiffre de ce marché en 2018, alors qu'il projetait auparavant une stagnation, qu'il prévoit pour l'année suivante.

"Au regard des perspectives actuelles du marché, nous allons accélérer nos actions afin d'atteindre notre objectif d'un doublement de la marge opérationnelle de 2016 au-delà de 2018", déclare dans un communiqué Börje Ekholm, qui a pris les rênes de la société en janvier.

Ericsson vise une réduction des coûts d'au moins 10 milliards de couronnes (1,05 milliard d'euros) par an d'ici la mi-2018.

L'équipementier a fait état d'une perte d'exploitation de 1,2 milliard de couronnes (126 millions d'euros), à comparer à un bénéfice de 2,8 milliards un an auparavant.

Le consensus Reuters donnait une perte de 244 millions de couronnes.

Le chiffre d'affaires trimestriel a été de 49,9 milliards de couronnes, en deçà du consensus le donnant à 50,5 milliards, et la marge brute s'est établie à 27,9%, inférieure elle aussi au consensus qui était de 28,4%.

"Ericsson n'est pas au rendez-vous, il est en retrait par rapport au marché et le marché est faible", a commenté Inge Heydorn, gérante de fonds chez Sentat Asset Management.

(Olof Swahnberg et Helena Soderpalm, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Nokia Oyj, Ericsson