"Nokia et Ericsson, partenaires industriels de longue date du groupe Orange, fourniront un ensemble de produits et services permettant le déploiement du réseau 5G sur l’ensemble du territoire. L'accord inclut les antennes ainsi que des services professionnels associés", précise l'opérateur dans un communiqué.

Le déploiement de la 5G est devenu un enjeu géopolitique international, les Etats-Unis poussant leurs alliés à exclure de ce marché le géant chinois Huawei, qu'ils accusent d'espionnage pour le compte de Pékin.

Premier opérateur télécoms français, Orange utilise déjà Nokia et Ericsson pour ses réseaux de téléphonie mobile, sur lesquels se développera en partie la nouvelle technologie.

"Pour Orange France, c'était la solution la plus facile", dit-on de source proche de l'opérateur, expliquant que cette décision est le fruit de négociations commerciales et de tests techniques effectués sur les produits Nokia, Ericsson et Huawei.

Le sentiment qui prévaut au sein du secteur français des télécoms est que les autorités françaises souhaitent de fait bannir Huawei du marché de la 5G mais ne le diront pas publiquement.

La Commission européenne a publié mercredi ses directives à ce sujet en refusant d'exclure a priori le groupe chinois, comme le réclament les Etats-Unis, tout en autorisant les pays membres à interdire les équipementiers qu'ils jugeraient à "haut risque.

Plusieurs opérateurs disent redouter que l'exclusion de Huawei entraîne des retards et surcoûts dans le déploiement de la 5G.

Dans une interview aux Echos parue jeudi, le président de la Fédération française des télécoms, Arthur Dreyfuss, appelle à indemniser les opérateurs télécoms qui, en France, ne seraient pas autorisés à utiliser Huawei.

Le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton assure quant à lui que le recours à des entreprises européennes ne retardera pas le déploiement de la 5G en Europe.

En Allemagne, où le sujet divise au sein même du gouvernement allemand, Angela Merkel a préconisé d'attendre le sommet européen de mars prochain pour prendre une décision.

En Grande-Bretagne, le gouvernement de Boris Johnson a annoncé dès mardi qu'il autoriserait Huawei à jouer un rôle limité à 35% dans le déploiement de la 5G.

(Jean-Stéphane Brosse, avec Mathieu Rosemain, édité par Jean-Michel Bélot)