Ces dernières semaines, Essilor est quelque peu tombé de son piédestal : le titre du spécialiste de l'optique a atteint le 22 novembre son plus bas niveau depuis février 2015, à 95,63 euros, bien loin de son record historique de fin juillet, à 123,45 euros. Essilor a été pénalisé par l'abaissement de ses perspectives annuelles mais plusieurs analystes estiment que ses fondamentaux restent solides et que sa baisse récente offre un bon point d'entrée. Aujourd'hui, Kepler Cheuvreux salue une fois encore une croissance supérieure à ses pairs et la capacité d'innovation du groupe.

Et le broker souligne aujourd'hui l'expertise d'Essilor dans un autre domaine potentiellement créateur de valeur : les fusions-acquisitions. En plus de saluer un track record enviable, Kepler Cheuvreux observe que le groupe français aurait les moyens de ses ambitions en termes de croissance externe avec un ratio dette nette sur Ebitda estimé à 0,7 à fin 2017.

Au cours des précédentes opérations de fusions-acquisitions, Essilor a vu monter son taux d'endettement jusqu'à 2 fois l'Ebitda. A l'aune de cet historique, Kepler calcule que le spécialiste de l'optique pourrait compter sur une force de frappe de 2 milliards d'euros à fin 2016 et 3 milliards à fin 2017.

Pour Kepler Cheuvreux, Essilor pourrait profiter de fusions-acquisitions pour développer ses activités existantes. Le broker voit notamment des opportunités ciblées dans les lentilles correctrices ou la prescription mais des possibilités d'achats plus importantes dans les lunettes de soleil ou la distribution en ligne.

L'autre possibilité pourrait être des acquisitions sur des activités connexes à son cœur de métier actuel. Kepler cite notamment le domaine de la fabrication des lentilles de contact dont le groupe est sorti il y a une dizaine d'années. De plus, l'industrie ophtalmique et les implants intraoculaires pourraient être une autre diversification jugée crédible pour Essilor, selon l'analyste.