Favori des marchés en raison d’un programme libéral, le député de Rio traine en revanche une réputation sulfureuse en raison de nombreux dérapages qui lui ont même valu d’être poignardé à quelques semaines du premier tour.

Tour d’horizon d’une personnalité ambivalente
  • Jair le démocrate :
Député depuis 1991, le nouveau président brésilien, qui prendra ses fonctions en janvier prochain, est un politicien expérimenté, connaisseur des institutions de son pays et défenseur d’une ligne forte contre la corruption des élites. Pour faire reculer les inquiétudes au sujet de l’avenir de la démocratie au Brésil, il a lui-même déclaré qu’il serait « esclave de la Constitution » et qu’il gouvernerait « avec autorité mais sans autoritarisme ». « Nous ne pouvons plus continuer à flirter avec le socialisme, le communisme et le populisme de gauche. Ensemble nous allons changer le destin du Brésil » a-t-il déclaré après sa victoire.

Fernando Haddad, son adversaire malheureux, paie en effet les frais de la situation économique désastreuse, de l’insécurité, de la corruption et de l’ensemble des maux qui gangrènent le pays, dont son parti politique, au pouvoir depuis treize ans, est tenu pour responsable.
  • Bolsonaro l’extrémiste :
Mais derrière ces bonnes intentions se cache un homme de poigne et une personnalité radicale. Ecœuré par le système, cet ancien capitaine de l’armée est un nostalgique de la dictature militaire (1964-1985). Il promet d’accorder le droit à la police de tuer librement des criminels ou encore de libéraliser le port d’arme pour permettre aux « gens bien » de se faire justice eux-mêmes. Catholique misogyne, homophobe et raciste, cet admirateur de Trump a même annoncé « la plus grande purge que le pays ait connue ».

Heureusement, le géant sud-américain dispose de solides pare-feu grâce à au poids important du Congrès, du parquet et de la Cour suprême.

Sur le marché des changes, le Real brésilien conforte une avancée initiée mi-septembre face à l’Euro et au Dollar, les investisseurs exprimant un soulagement relatif quant au programme économique choisi par les électeurs.