Rio de Janeiro (awp/afp) - La Banque centrale du Brésil devrait abaisser mercredi son taux directeur de 2,25% à 2%, selon une majorité de spécialistes, qui tablent sur une pause des réductions par la suite, le temps d'évaluer les effets du déconfinement sur une économie très affectée par la crise du coronavirus.

Il s'agirait de la neuvième réduction de ce taux, qui se situe déjà à son plancher historique et s'élevait à 6,5% en juin 2019.

Dans les minutes de sa dernière réunion, en juin, le Comité monétaire de la Banque centrale (Copom) avait déjà indiqué la possibilité d'une nouvelle baisse "résiduelle" censée stimuler les investissements et la consommation, l'inflation étant sous contrôle.

Les spécialistes tablent sur une inflation de 1,63% cette année, largement en-dessous de l'objectif du gouvernement, de 4%.

"Il y a encore de la place pour une réduction du taux réducteur parce que l'inflation est bien en-dessous des attentes et l'activité économique est encore apathique", explique à l'AFP, Alex Agostini, du cabinet de consultants Austin Rating.

La production industrielle a baissé de 10,9% au premier semestre par rapport aux six premiers mois de 2019, malgré un net rebond de 8,9% en juin.

Les analystes consultés par l'enquête hebdomadaire Focus de la Banque centrale tablent sur une contraction de 5,66% du PIB cette année, une prévision moins pessimiste qu'il y a un mois (-6,5%).

Selon Alex Agostini, le taux directeur devrait se maintenir à 2% jusqu'en 2021.

Pour Sergio Vale, des consultants MB Associados, un autre frein à une nouvelle baisse du taux à l'avenir est l'augmentation de la dette du Brésil.

L'endettement représentait 85,5% du PIB en juin, contre 75,8% en décembre, alors que le gouvernement est contraint d'augmenter ses dépenses, notamment dans le secteur de la santé et de l'assistance sociale.

Le déconfinement a débuté dans la plupart des Etats brésiliens en juin, même si le nombre de décès quotidiens du Covid-19 reste très élevé.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro n'a cessé d'appeler à la reprise des activités économiques, considérant que le chômage pourrait avoir un effet plus nocif que le coronavirus, qui a pourtant fait plus de 95.000 morts dans le plus grand pays d'Amérique Latine.

afp/rp