BRASILIA - Jair Bolsonaro, candidat de l'extrême droite, a été élu hier soir à la présidence du Brésil au terme d'une campagne électorale sous forte tension qu'il a axée sur la lutte contre la corruption et la criminalité.

En dépit d'un recul de dernière minute dans les intentions de vote, le candidat du Parti social-libéral s'impose largement au second tour face à Fernando Haddad, son adversaire du Parti des travailleurs (PT). Il est crédité de 55,2% des voix contre 44,8% pour son rival, a annoncé le Tribunal supérieur électoral (TSE).

Dans ses premières déclarations, il a annoncé qu'il gouvernerait la quatrième démocratie la plus peuplée au monde en s'appuyant sur la Bible et la Constitution. Il a également annoncé que toutes ses promesses de campagne seraient tenues.

"Nous allons ensemble changer le destin du Brésil", a-t-il poursuivi, ajoutant que son élection tournait la page du "communisme".

Il a également insisté sur le fait qu'il voulait "unifier le Brésil" en réduisant la bureaucratie et en autorisant les entreprises à prospérer.

L'accession au pouvoir de cet ancien capitaine, qui avait frôlé la victoire dès le premier tour, le 7 octobre dernier, a été facilitée par le rejet dans l'électorat du Parti des travailleurs, la formation de la gauche brésilienne qui a dirigé le pays pendant treize des quinze dernières années avant d'être emporté par des scandales de corruption à répétition.

Mais de nombreux Brésiliens redoutent que la victoire de Bolsonaro, ce nostalgique déclaré de la dictature militaire de 1964-1985, ne marque un recul des droits de l'homme, des libertés civiques et de la liberté de la presse.

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PITTSBURGH, Pennsylvanie - Robert Bowers, qui a tué onze personnes dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, sera présenté aujourd'hui à un juge.

Vingt-neuf chefs d'inculpation ont été retenus contre lui, dont violence avec armes, infraction à la législation sur les armes et violation des lois sur les droits civiques. Plusieurs sont passibles de la peine de mort.

Bowers, qui a été blessé avant d'être arrêté, ne cache pas son antisémitisme. "Mort à tous les juifs !", a-t-il crié en faisant irruption dans la synagogue, rapporte la chaîne de télévision KDKA, citant des sources policières.

Il a publié de nombreux articles antisémites sur internet, dont le dernier a été diffusé samedi matin. Il y reproche à Donald Trump de ne pas avoir fait le nécessaire pour empêcher les juifs de "contaminer" les États-Unis.

Les onze personnes qu'il a tuées à l'intérieur de la synagogue Tree of Life, pendant un office religieux, étaient âgées de 54 à 97 ans. Six personnes, dont quatre policiers, ont par ailleurs été blessées. Deux se trouvent dans un état grave.

L'antisémitisme "doit être condamné et combattu partout où il se présente", a souligné hier Donald Trump.

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BERLIN - Les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD, les deux pôles de la "grande coalition" au pouvoir à Berlin, ont de nouveau subi de lourdes pertes aux élections régionales qui avaient lieu hier dans le Land de Hesse.

L'Union chrétienne-démocrate (CDU), selon une projection affinée de la chaîne ZDF sur la base des premiers résultats, est créditée de 27,2% des voix alors qu'elle en avait obtenu 38,3% lors du précédent scrutin, en 2013.

Le SPD passe, lui, de 30,7% à 19,6% - son plus mauvais score dans ce Land de l'ouest depuis 1946 - et se retrouve au coude à coude avec les Verts. Comme en Bavière il y a deux semaines, les écologistes comptent parmi les grands gagnants de ce scrutin en passant de 11,1% à 19,6%.

Avec 12,8%, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) continue de progresser et fait son entrée au parlement régional de Wiesbaden. Le parti, qui siège également au Parlement fédéral depuis les élections législatives de septembre 2017, est désormais représenté dans la totalité des législatures des seize Länder allemands.

Les résultats enregistrés hier devraient permettre à la CDU de rester au pouvoir, soit en reconduisant son alliance avec les Verts, soit en s'associant au SPD.

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PARIS - Edouard Philippe réunit aujourd'hui le gouvernement pour détailler les réformes confiées à chaque ministère et annoncer des mesures portant sur la gestion du personnel et de l'immobilier de l'Etat, avant une réforme de la fonction publique en 2019.

Les travaux du Comité interministériel de la transformation publique, réuni pour la deuxième fois par le Premier ministre, doivent rendre les services publics plus efficaces, générer des économies et préparer la suppression annoncée de 50.000 postes de fonctionnaires d'Etat sur la durée du quinquennat.

"On essaye de construire un modèle différent, fait de plus de contrastes, moins de normes, moins de jardins à la française, plus de différenciation, plus de liberté et plus de transparence", explique l'entourage d'Edouard Philippe, sans nier l'impatience exprimée par des économistes et certains électeurs d'Emmanuel Macron à propos de la réforme de l'Etat.

L'exécutif veut simplifier les administrations centrales, les déconcentrer et permettre aux managers publics de gérer leurs effectifs avec davantage de souplesse.

La volonté de lancer des plans de départs volontaires a déjà été annoncée et 700 millions d'euros ont été dégagés pour accompagner ces transformations sur la durée du quinquennat.

Cinquante millions d'euros supplémentaires seront annoncés ce lundi pour accompagner la création d'une agence de reconversion des personnels.

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NEW YORK - IBM a annoncé hier être parvenu à un accord pour racheter Red Hat, le premier fournisseur mondial de "logiciels libres", dans le cadre d'une transaction chiffrée à 34 milliards de dollars (un peu moins de 30 milliards d'euros) qui va lui permettre d'élargir son offre en cybersécurité.

L'accord, validé par les conseils d'administration des deux entreprises, prévoit qu'IBM va acquérir la totalité des actions ordinaires de Red Hat au prix de 190 dollars par action, soit une prime de 62% par rapport au cours de clôture du titre Red Hat vendredi soir, précise un communiqué diffusé hier.

IBM financera l'opération sur ses fonds propres et par endettement.

L'opération est, de loin, la plus importante acquisition jamais réalisée par IBM et témoigne des efforts de la PDG Virginia Rometty pour diversifier le groupe américain au-delà des domaines du matériel informatique, du logiciel et des services informatiques, qui ont ralenti sa croissance.