Alors que le Royaume-Uni s'enlise dans un Brexit insoluble, l'Europe ne profite pas de l'opportunité et peine définitivement à offrir un avenir plus clair aux entreprises.

Confusion générale au Royaume-Uni

Brexit soft, Brexit hard. No deal, accord conclu. Report à Westminster, vote de défiance. Motion de censure. Alors que se déroule un nouveau sommet européen à Bruxelles, les plus fins experts en matière de Brexit n'osent plus se hasarder à la moindre prédiction.

Pourtant Theresa May s’accroche et restera dans l’Histoire au moins pour sa ténacité face à l’adversité. Bien que confortée par 2/3 de son camp, les représentants de la Chambre des communes s’opposent toutefois massivement à un accord que Bruxelles refuse de renégocier.


Mais tandis que ce manque de visibilité pénalise l’investissement des entreprises et l’activité outre-Manche, le populisme gagne progressivement du terrain dans l’ensemble du continent.

Instabilité politique en Europe

En Allemagne, le retrait programmé d'Angela Merkel et la percée de l'extrême droite ne présentent pas de perspectives attrayantes aux milieux d'affaires.

En France, les traditionnels mouvements sociaux de l'année suivant une élection présidentielle et la progression des partis radicaux ne proposent pas un tableau plus séduisant.

En Italie, le populisme a déjà pris les commandes et promet un dérapage budgétaire stigmatisé par les instances européennes.

Enfin en Espagne, le président du gouvernement Pedro Sanchez, soutenu par Podemos (extrême gauche) vient d‘annoncer une hausse du salaire minimum de +22%.

La BCE peine à masquer ses craintes

La BCE a conclu une réunion de politique monétaire en ménageant le consensus. Question de crédibilité, Francfort cessera bien ses injections de liquidité (QE) dès le mois prochain tandis qu'elle n'envisage toujours pas de hausse de taux avant au moins la fin de l'été 2019.

Pourtant la situation s'est bien dégradée dernièrement, forçant l'institution à revoir ses prévisions de croissance et à réévaluer les risques qui pèsent sur le Vieux-Continent. Outre les transformations politiques en cours, entre inflation sous-jacente en berne, menaces de protectionnisme, contexte géopolitique, ralentissement mondial et volatilité des marchés, la confiance des investisseurs s'effrite et une large frange d'entre eux ne voient plus la BCE resserrer sa politique l'année prochaine. D'après Mario Draghi, l'assouplissement quantitatif reste même une option disponible qui pourrait être dégainée à nouveau si nécessaire. Comme un aveu d’inquiétude.

Sur le marché des changes

Graphiquement, l’Euro a profité du repli du Pound pour tester une résistance à 0.9086 GBP, synonyme de top annuel. Sans succès. Et maintenant ? L’imprévisibilité du flux d’informations sur le Brexit nous pousse à l’écart du Sterling depuis plusieurs semaines. Pour les plus audacieux, il semble néanmoins rester une marge pour un nouveau repli de la devise britannique alors que la ratification de l’accord ne parait pas jouable à court terme. On privilégiera alors les achats sur repli, dans l’idéal à l’approche de 0.8954, combiné à des stops serrés, pour viser un retour vers les plus hauts de 2018. 70% des traders particuliers investis sur la paire sont shorts.