La baisse de l'activité du secteur industriel a atteint 1,5% par rapport à mai, alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un repli limité à 0,4%.

"Le plongeon continu de la production est inquiétant", a commenté Alexander Krüger, économiste de la Bankhaus Lampe, ajoutant que la récession du secteur industriel risquait de se poursuivre avec l'escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Les deux premières économies mondiales sont en effet des destinations clés pour les exportations allemandes, ce qui se traduit par un impact disproportionné de leur conflit sur l'économie de l'Allemagne.

"Plus cela durera, plus il sera probable que d'autres secteurs de l'économie soient entraînés à leur tour dans la baisse. Les prévisions de croissance pour l'Allemagne pourraient être de nouveau réduites", a ajouté Alexander Krüger.

Sur l'ensemble du deuxième trimestre, la production industrielle allemande a reculé de 1,8%, un mouvement qui a touché notamment la production de métaux et d'équipements industriels ainsi que l'automobile, précise le ministère de l'Economie.

LE PRÉLUDE À UNE RÉCESSION TECHNIQUE ?

Mardi, les chiffres mensuels des commandes à l'industrie ont dépassé les attentes mais le ministère a mis en garde contre tout excès d'optimisme en soulignant que les statistiques de juin avaient profité de quelques gros contrats et que le secteur était encore loin de la reprise.

L'économie allemande dans son ensemble devrait avoir au mieux stagné au deuxième trimestre et les derniers indicateurs publiés sur le climat des affaires suggèrent qu'elle pourrait se contracter au troisième trimestre en raison des conflits commerciaux, des incertitudes sur le Brexit et du ralentissement de l'économie mondiale dans son ensemble.

Le gouvernement allemand prévoit pour l'instant une croissance de 0,5% du produit intérieur brut (PIB) sur l'ensemble de cette année avant un rebond à 1,5% en 2020.

Pour Andreas Scheuerle, économiste de DekaBank, les chiffres de la production industrielle suggèrent une contraction de 0,2% du PIB au deuxième trimestre après la croissance de 0,4% des trois premiers mois de l'année.

"Nous supposons qu'il s'agit du prélude à une récession technique", ajoute-t-il. Une récession technique se définit par deux trimestres consécutifs de recul du PIB.

Destatis, l'institut fédéral de la statistique, doit publier mercredi prochain la première estimation du PIB du deuxième trimestre.

Le chiffre de la production industrielle de mai a été révisé à la baisse et montre désormais un repli de 0,1% au lieu d'une hausse de 0,3%.

(Marc Angrand pour le service français)

par Michael Nienaber