LONDRES, 13 octobre (Reuters) - Le Royaume-Uni se trouve encore loin de la conclusion d'un accord sur le Brexit avec l'Union européenne et les prochains jours seront décisifs pour éviter un "no deal", a déclaré samedi une source au 10 Downing Street, alors que les négociateurs des deux camps ont intensifié leurs discussions.

Cette déclaration vient nuancer les signaux positifs envoyés vendredi par le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, lequel a estimé à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre britannique Boris Johnson que le Royaume-Uni et l'UE étaient capables de sceller un accord avant la fin du mois.

L'un des dirigeants du Parti unioniste démocratique nord-irlandais (DUP), soutien du gouvernement conservateur de Boris Johnson au parlement britannique, a fait part de ses inquiétudes à l'égard de la piste évoquée par Londres et Bruxelles.

Cela "ne peut pas marcher, car l'Irlande du Nord doit intégralement demeurer dans le marché unique du Royaume-Uni", a déclaré Nigel Dodds selon des propos rapportés samedi par le journal italien La Repubblica.

Le sort de l'Irlande reste au coeur des discussions. Les deux camps butent sur la définition d'un dispositif permettant d'éviter le rétablissement d'une frontière physique, susceptible de réveiller les tensions communautaires en Irlande du Nord, alors que cette province n'est plus censée appartenir à l'union douanière au-delà du 31 octobre.

Londres semble désormais exclure le rétablissement d'une frontière douanière à travers l'île d'Irlande et propose de la remplacer par des contrôles douaniers et réglementaires en mer d'Irlande - entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-uni - alors que les Britanniques suggéraient jusqu'à présent de disperser des points de contrôle le long de la ligne séparant la République d'Irlande de l'Irlande du Nord.

"Nous avons toujours voulu un accord", a déclaré la source à Downing Street. "C'est positif de voir des progrès, mais nous devons attendre de voir s'il s'agit d'une réelle avancée (...) Nous sommes encore loin d'un accord final".

D'après le Sunday Times, Boris Johnson est désormais "prêt à tout" pour obtenir un accord après que ses principaux conseillers en matière de sécurité l'ont averti qu'un Brexit sans accord pourrait nuire aux accords de paix de 1998 et raviver les troubles en Irlande du Nord.

Les négociateurs de Londres et de Bruxelles ont intensifié les discussions ce week-end dans l'optique de réaliser une avancée à l'approche du sommet européen en fin de semaine et de la date programmée pour le Brexit, le 31 octobre. (Kate Holton; Jean Terzian pour le service français)