CPR AM entrevoit cette année une stabilisation de l’économie mondiale après le ralentissement marqué de 2019, indique Laetitia Baldeschi, responsable des études et de la stratégie. Tous les pays affichent peu ou prou une croissance correspondant à leur potentiel, a-t-elle fait remarquer à l'occasion de la présentation des perspectives 2020 du gestionnaire d'actifs. En dépit des nombreux risques de nature multiple pesant sur l'économie mondiale (Brexit, géopolitique…), elle écarte le risque de récession, les Banques centrales lui " apportant un soutien sans faille ".

Laetitia Baldeschi souligne le retour de la Fed à une politique d'expansion du bilan très agressive en raison des tensions sur le march interbancaires. La BCE devrait rester accommodante de longs mois et la Banque populaire de Chine continue de soutenir " prudemment " la croissance.

" Il faudra être réactif tout au long de l'année ", recommande le gestionnaire d'actifs.

Comme autres risques, CPR AM cite les élections américaines et le niveau élevé de l'endettement des sociétés américaines (47% du PIB), d'autant plus que sa qualité s'est dégradée. Une forte augmentation des émissions de titres BBB a été constatée.

Malick Haddouk, Directeur de la Gestion Diversifiée de CPR AM, conseille ainsi de faire très attention au marché du crédit. " Tout ralentissement économique plus marqué viendrait fragiliser ce marché et faire craindre sa dislocation ", explique-t-il. Dans ce scénario, les obligations notées BBB pourraient être dégradées dans la catégorie High Yield. Le Directeur de la Gestion Diversifiée de CPR AM note cependant que les Banques centrales en ont conscience et feront tout pour un éviter un incident sur ce marché.

" La question essentielle est celle de la valorisation de l'ensemble des classes d'actifs ", affirme Malick Haddouk. Celle des actions a ainsi atteint des niveaux historiquement élevés. Il met en garde contre le problème qui se posera si le rebond économique fortement anticipé par les marchés ne se matérialise pas. Dans ce scénario, les estimations des résultats des entreprises seraient en effet fortement réduites.

Sur le plan géographique, la valorisation de Wall Street étant " excessive ", " le moment est venu de procéder à une rotation vers les marchés européens et émergents ", qui affichent une décote historique de l'ordre de 35% par rapport aux Bourses américaines. Par ailleurs, les perspectives bénéficiaires sont les mêmes aux Etats-Unis et en Europe tandis qu'elles se stabilisent, voire remonter pour les marchés émergents.

2020 devant être caractérisée par une stabilité des marchés actions, les rotations sectorielles devraient être beaucoup plus importantes à mesure que les taux et la croissance se stabilisent. Malick Haddouk considère que le moment est venu de revenir sur valeurs décotées après 10 ans de surperformance des valeurs de croissance. " Si nous avons des mauvaises surprises, elles seront beaucoup plus importantes sur les valeurs de croissance " prévient le Directeur de la Gestion. A la différence de la value, elles n'ont pas fait l'objet de révision des prévisions de profit.