Londres (awp/afp) - Les ventes de voitures au Royaume-Uni ont rechuté en octobre, en raison du déclin du diesel et d'acheteurs rendus prudents par les incertitudes du Brexit, ont annoncé mardi les professionnels du secteur.

Le mois dernier, 143.251 voitures neuves ont été vendues au Royaume-Uni, soit une baisse de 6,7% sur un an, selon un communiqué publié par l'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT).

Il s'agit d'un nouveau coup d'arrêt pour le marché qui avait progressé en septembre, mais qui connaît une année morose. Les ventes reculent de 2,9% depuis le 1er janvier, avec un peu plus de 2 millions de véhicules écoulés.

Selon la SMMT, le mauvais mois d'octobre s'explique par une demande déprimée des entreprises et particuliers dont le moral souffre des incertitudes autour du Brexit.

La date de la sortie de l'UE était prévue le 31 octobre, mais devant l'impasse politique au Royaume-Uni et malgré un nouvel accord entre Londres et Bruxelles, le Brexit a été repoussé à fin janvier et des élections législatives vont se tenir le 12 décembre.

Les ventes ont chuté dans le diesel en octobre (-28,3%), subissant une désaffection constante en raison d'une réglementation plus stricte. Elles ont également reculé, mais dans une moindre mesure (-3,2%) pour les voitures à essence.

En revanche, les voitures plus propres ont connu un franc succès avec une hausse de 28,9% pour les hybrides et de 151,8% pour les véhicules à batteries électriques. Les voitures "vertes" représentent en tout 13,4% du marché.

Cette croissance "est bienvenue", remarque Mike Hawes, directeur général de la SMMT, mais il souligne que "le marché dans son ensemble reste difficile, octobre étant le huitième mois de baisse cette année, et a besoin de plus de confiance".

"Il reste à voir si les élections peuvent vraiment soutenir l'économie", complète-t-il.

La SMMT a été parmi les organisations professionnelles les plus remontées contre les risques d'un Brexit sans accord, un scénario qui s'est un peu éloigné ces dernières semaines, notamment avec le nouveau report de la date de sortie. Le secteur, qui emploie environ 186.000 personnes dans le pays, risque gros puisqu'il exporte une majorité des voitures fabriquées au Royaume-Uni.

Mais le flou ambiant ne fait rien pour rassurer les acheteurs de voitures ni les grands constructeurs internationaux présents au Royaume-Uni, qui sont nombreux à s'interroger sur leurs futurs investissements dans le pays.

L'industrie automobile doit en outre composer avec une croissance mondiale plus faible et l'émergence des véhicules électriques qui transforme en profondeur le secteur.

afp/al