Tokyo (awp/afp) - Les prix au détail au Japon (hors ceux des produits frais) ont augmenté en moyenne de 0,8% en janvier sur un an, poursuivant une légère accélération, mais il y a encore du chemin à faire avant d'atteindre la cible des 2% visée par la banque centrale.

Cette évolution (après +0,7% en décembre) correspond exactement aux prévisions des économistes. Hors énergie en plus des produits frais, l'inflation est aussi de 0,8% et tous les produits confondus, elle est de 0,7%.

Pour la suite, les craintes liées au coronavirus pourraient avoir un impact sur la demande et par conséquent sur les prix, éloignant encore les chances d'atteindre le but.

Même avant que n'éclate la crise découlant de l'apparition de ce nouveau virus en Chine, les perspectives de la Banque du Japon (BoJ) ne laissaient pas augurer une accélération rapide dans les mois à venir.

L'économie japonaise traîne une faible inflation depuis des lustres, une plaie qui a épuisé plusieurs gouverneurs de banque centrale.

L'actuel détenteur du portefeuille, Haruhiko Kuroda, y joue sa crédibilité: il avait émis l'espoir que sa refonte des mesures monétaires début 2013, combinée aux promesses budgétaires et réformatrices du gouvernement de Shinzo Abe, allait porter ses fruits en deux ans.

Sept ans ont passé depuis et, s'il est vrai que le pays n'est plus en déflation, ce n'est pas la situation imaginée par le gouvernement et la BoJ, ce même si M. Kuroda se plaît à répéter que "l'évolution des prix se situe sur la trajectoire menant à l'objectif de 2%".

La nouvelle échéance est vue au mieux en 2022.

Dans ses dernières prévisions, la BoJ anticipe une hausse des prix au Japon de 0,6% en 2019/20 (contre 0,7% précédemment), de 1% en 2020/21 (contre 1,1% auparavant) et de 1,4% en 2021/22 (contre 1,5% anciennement).

La banque centrale ne pouvant pas tout, comme M. Kuroda l'a maintes fois répété, le gouvernement agit aussi de son côté, mais son principal levier reste le traditionnel recours aux subventions et autres allocations de fonds, alors que les réformes fortes continuent de se faire attendre.

L'Etat s'apprête une fois de plus à mettre sur la table un paquet équivalent à plus de 100 milliards d'euros pour donner du tonus à l'économie.

La bonne nouvelle récente est cependant la signature d'un accord commercial préliminaire entre la Chine et les Etats-Unis après un long conflit dont ont aussi pâti les sociétés japonaises.

afp/al