Tokyo (awp/afp) - Les prix au détail au Japon (hors ceux des produits frais) ont grimpé en moyenne de 0,7% en novembre sur un an, poursuivant une légère accélération, mais la cible des 2% visée par la banque centrale apparaît encore lointaine.

Cette évolution (après +0,5% en novembre) correspond à ce qu'attendaient les économistes, et les perspectives de la Banque du Japon (BoJ) ne laissent pas augurer une accélération rapide dans les mois à venir.

La relative faiblesse de l'inflation est depuis 2013 une plaie dont le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, ne parvient pas à se défaire. Il a en outre de plus en plus de mal à faire passer le message selon lequel "l'évolution des prix se situe sur la trajectoire menant à l'objectif de 2%".

Cela fait en effet quatre ans que ce but aurait dû être atteint, si ses prédictions initiales s'étaient concrétisées.

Désormais, toujours selon la BoJ et son gouverneur, ce sera au mieux en 2022. L'institution a légèrement relevé cette semaine ses perspectives de croissance, mais elle a abaissé ses prévisions d'inflation.

Elle anticipe désormais une hausse des prix au Japon de 0,6% en 2019/20 (contre 0,7% précédemment), de 1% en 2020/21 (contre 1,1% auparavant) et de 1,4% en 2021/22 (contre 1,5% anciennement).

La banque centrale ne pouvant pas tout, comme M. Kuroda l'a maintes fois répété, le gouvernement agit aussi de son côté, mais son principal levier reste le traditionnel soutien budgétaire, alors que les réformes fortes continuent de se faire attendre.

L'Etat s'apprête une fois de plus à mettre sur la table un paquet équivalent à plus de 100 milliards d'euros pour donner du tonus à l'économie.

La bonne nouvelle récente est cependant la signature d'un accord commercial préliminaire entre la Chine et les Etats-Unis après un long conflit dont ont aussi pâti les sociétés japonaises.

Les entreprises, pour le moment, n'aident guère à dynamiser l'activité, a souligné récemment pour l'AFP un responsable de la stratégie économique du gouvernement. "Elles thésaurisent", a-t-il regretté.

Or, la faible inflation résulte en grande partie d'un écart trop important entre une offre excessive et une demande morose.

La recette qui consiste depuis des décennies à injecter des sommes gigantesques dans les circuits économiques n'a pour l'heure guère donné de résultats durables.

afp/buc