Tokyo (awp/afp) - Touché par la tempête financière et économique provoquée par la pandémie, le plus important fonds de pension au monde, le japonais GPIF, a annoncé vendredi une perte colossale équivalente à près de 73 milliards de francs suisses sur son exercice annuel 2019/20.

Cette perte de 8283 milliards de yens représente son pire résultat annuel depuis l'exercice 2008/2009, du temps de la dernière grande crise financière mondiale.

Les gains du GPIF sur les neuf premiers mois de l'exercice écoulé sont partis en fumée au dernier trimestre (janvier-mars), où ses pertes ont été abyssales (17'707 milliards de yens).

Il a surtout fait les frais de l'effondrement de la valeur de ses actifs en actions, tant au Japon qu'à l'étranger.

Il a seulement enregistré des gains sur ses titres obligataires étrangers, tant sur son quatrième trimestre que sur l'ensemble de son exercice annuel.

Le GPIF, dont les actifs valaient encore 150'633 milliards de yens au 31 mars, a longtemps essentiellement investi dans les obligations publiques japonaises, considérées comme un placement très sûr mais ne rapportant désormais quasiment plus rien.

Car la politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) maintient les taux d'intérêt à des niveaux proches de zéro, notamment par le biais de rachats obligataires massifs.

Aussi le GPIF s'était davantage tourné ces dernières années vers les marchés d'actions, des actifs promettant de meilleurs rendements, mais aussi nettement plus risqués.

Ce fonds de pension gouvernemental gérant les retraites par capitalisation de millions d'anciens salariés du secteur public japonais a décidé début avril de faire passer la part de ses titres obligataires étrangers à 25% de son portefeuille total, contre 15% fin mars.

afp/al