En l'absence de véritables catalyseurs sur le marché, la monnaie unique continue tranquillement de s'apprécier face au billet vert, en attendant l'emploi américain et la prochaine réunion de la BCE.

Si les opérateurs espéraient quelques indications sur les plans de politique monétaire des deux grandes banques centrales à l'occasion du traditionnel rassemblement annuel de Jackson Hole, la saveur de l'évènement fut loin d'être à la hauteur des précédents millésimes. Janet Yellen d'abord, puis Mario Draghi à son tour, ont en effet articulé leurs interventions autour des questions de régulation financière, se préservant volontiers de perturber le calme des échanges.

Sur le front macroéconomique, l'anémie du calendrier de la deuxième quinzaine d'Août n'a pas non plus permis aux marchés de s'octroyer la faveur des spéculateurs.

Sans actualité majeure, l'Euro profite donc toujours des attentes autour d'une réduction de son QE, dont les contours pourraient être tracés le 7 septembre prochain, à l'occasion de la prochaine décision de politique monétaire de Francfort.

De son côté, le Dollar peine toujours à trouver un second souffle, une nouvelle fois pénalisé par le tempérament excessif et imprévisible de Donald Trump. Le président américain menace en effet de provoquer l’arrêt des activités du gouvernement si le financement du mur à la frontière mexicaine n'est pas accepté au Congrès. Dans le même temps, il a vivement critiqué les exigences du Canada et du Mexique dans le cadre de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), n’excluant pas de mettre un terme à la participation des Etats-Unis.

Enfin, les dégâts causés par le passage de l’ouragan Harvey au Texas et une nouvelle provocation de Pyongyang, après un tir de missile qui a survolé le nord du Japon, n’étaient pas non plus de nature à soutenir le billet vert.

Graphiquement, l'Euro enregistre une fois de plus de nouveaux sommets annuels, menaçant d'évoluer au-delà de 1.20 USD pour la première fois depuis fin 2014. A ce stade, seule une montée au créneau des argentiers européens semble en mesure de freiner les ardeurs de la monnaie unique. Mais si les cours parvenaient à s’installer durablement au-delà de ce seuil majeur, une accélération vers 1.2482 deviendrait déjà un scénario crédible.