En difficulté sur tous les fronts, la monnaie unique poursuit sa dégringolade, affaiblie tout à tour par l’Italie, la BCE puis l’Allemagne dans un contexte de protectionnisme américain dommageable pour la croissance mondiale.

En Italie d’abord, si les scénarios d’un blocage, de nouvelles élections ou d’un référendum sur l’appartenance à l’Euro ont été écartés, la coalition populiste au pouvoir continue d’inquiéter les investisseurs. Les mesures au programme dévoilent en effet de nouvelles largesses budgétaires pour l’économie la plus endettée de l’UE et créent des tensions sur le marché obligataire.

Du côté de la BCE, le net rebond de l’inflation en mai et l’optimisme de Peter Praet avaient créé des attentes autour de la dernière réunion des gouverneurs. Pourtant, l’institution a prolongé son QE jusqu’en décembre et indiqué ne pas prévoir de hausse de taux avant la fin de l’été 2019, déclenchant de nouveaux dégagements sur les changes.

En Allemagne enfin, Angela Merkel subit la pression de l’aile droite de la coalition sur la question des migrants, obligeant Emmanuel Macron à tempérer ses ambitions européennes.

Aux Etats-Unis, les chiffres économiques rivalisent de robustesse et dessinent peu à peu un deuxième trimestre vigoureux. La FED a ainsi profité de sa réunion de juin pour entériner un nouveau tour de vis d’un quart de point et révéler une hausse de ses projections.

La banque centrale ne semble ainsi pas s’émouvoir du protectionnisme décomplexé de la Maison-Blanche alors que plusieurs partenaires internationaux, Chine et UE en tête, ont promis des mesures de rétorsion sur des produits américains en guise de représailles.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro s’installe sous 1.1605 pendant que sa moyenne mobile à 20 semaines pique du nez. En manque de soutien, la monnaie unique pourrait creuser ses pertes et rallier prochainement 1.1430 puis 1.1279 USD, un support de long terme.