De retour au contact de 1.18, la monnaie unique s’est logiquement heurtée à une nouvelle salve de ventes, motivées par un contexte économique et commercial toujours favorable au billet vert.

Si selon Bloomberg, plusieurs responsables de la BCE seraient mal à l’aise avec le consensus du marché qui n’attend plus de hausse de taux avant fin 2019, il ne semble néanmoins plus du tout crédible que l’institution agisse avant le deuxième semestre de l’année prochaine. Dernier indicateur illustrant la prudence généralisée, le baromètre ZEW mesurant le moral des investisseurs allemands s’enfonce au mois de juillet dans des niveaux inédits en six ans.

Sur le front de la guerre commerciale, outre la mise en place de nouvelles taxes sur 34 milliards de dollars d’importations chinoises, l’administration Trump a frappé un nouveau coup contre Pékin en listant 200 milliards de nouveaux produits qu’elle pourrait taxer à hauteur de 10% dès septembre. Un inventaire susceptible d’atteindre 400 milliards et qui a forcé le géant asiatique à dégainer de nouvelles menaces de représailles. Mais la posture des autorités chinoises a toutefois perdu en crédibilité lorsque Pékin a publié pour juin un excédent record face aux Etats-Unis (30 milliards de dollars).

Du côté de la macro américaine, la première puissance mondiale enregistre un rapport mensuel sur l’emploi mitigé le mois dernier, qui reste toutefois en ligne avec les exigences de la banque centrale. La vigueur de l’inflation fut par ailleurs confirmée par la hausse des prix à la production (+3.4% sur un an), un record depuis novembre 2011 et celle des prix à la consommation (+2 .9% sur un an), un plus haut en six ans.

Bien que les minutes de la FED eussent récemment pointé du doigt les incertitudes sur le plan du commerce international ou l’aplatissement de la courbe des taux, Jerome Powell, président de la FED, a ainsi laissé entendre qu’un marché du travail « très robuste » et une inflation « proche de l’objectif » confortaient les anticipations de deux hausses supplémentaires en 2018.

Graphiquement, l’Euro échoue à franchir de nouveau 1.18 et reprend une orientation plus conforme aux fondamentaux et aux attentes actuelles. Si la dynamique baissière fut atténuée en fin de semaine par un net rebond technique, celui-ci ne devrait cependant pas empêcher les cours de tester de nouveau notre support à 1.1538 USD à moyen terme.