Le dernier communiqué de la Réserve Fédérale digéré, les assauts de la devise européenne se heurtent désormais aux incertitudes entourant les élections présidentielles américaines, à la hausse du pétrole ou encore à l’évolution de l’affaire Deutsche Bank, tout en démontrant une belle résilience.

Si la FED a opté pour un nouveau statu quo à l’occasion de sa réunion de septembre, elle a bénéficié depuis de deux renforts de poids dans son entreprise de normalisation, dont elle prépare progressivement les marchés à une nouvelle étape au mois de décembre.

D’une part, le premier débat télévisé entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine aurait, selon les observateurs, tourné à l’avantage d’Hilary Clinton, favorite des marchés. Donald Trump, dont les projets économiques exacerbent les craintes des investisseurs, avait récemment réduit l’écart dans les sondages, un phénomène qui tend à peser sur les perspectives de hausse de taux et sur le billet vert.

D’autre part, l’accord d‘une réduction de l’offre de pétrole conclu entre les membres de l’OPEP provoque un renchérissement mécanique des prix de l’or noir qui pourrait soutenir l’inflation et donc les velléités de l’institut d’émission de Washington.

Du côté européen, la démesure de l’amende de 14 milliards de dollars réclamée par le ministère de la Justice américain à Deutsche Bank, pour régler un litige lié à la dernière crise financière, a attisé la défiance des marchés vis-à-vis du secteur bancaire européen et brièvement pénalisé la monnaie unique. Le dossier pourrait toutefois se régler rapidement alors que la principale banque d’outre-Rhin serait proche d’un accord à hauteur de 5.4 milliards, conforme à ses prévisions, avec la justice de l’Oncle Sam. Le FMI a par ailleurs averti du caractère systémique de la prestigieuse institution allemande, la première puissance mondiale n’ayant absolument aucun intérêt à déclencher un nouveau tsunami au cœur du Vieux-Continent.

Graphiquement, l’Euro peine donc encore à reprendre sa marche en avant face à ces récents vents contraires, pourtant la paire résiste avec vigueur. Inébranlable, elle se relance régulièrement sur son support à 1.1150 USD. Confortés par cette solidité, montrant une nouvelle fois la faiblesse du potentiel baissier de la monnaie unique, nous conservons nos positions longues avec 1.1347 puis 1.1523 en ligne de mire.