En dépit d’un billet vert de moins en moins vigoureux, la monnaie unique, pénalisée à la fois par la politique de sa Banque centrale et par les sombres perspectives du Brexit, ne parvient pas à contester sa tendance de fond.

A l’occasion d’un large abaissement de ses prévisions de croissance et d’inflation, la BCE a prévenu que les taux resteraient à leur plus bas niveau historique au moins « jusqu’à la fin de cette année », contre un horizon auparavant situé à l’été 2019. Francfort a par ailleurs dégainé une nouvelle vague de prêts géants en faveur des banques afin de soutenir le crédit et la consommation face au ralentissement mondial.

Sur le front du Brexit, bien qu’un no deal et ses potentielles conséquences dévastatrices semblent pouvoir être écartés, les inconnues demeurent nombreuses à ce stade et le manque de visibilité pèse sur la confiance des milieux d’affaires et sur l’investissement des entreprises.

De l’autre côté de l’Atlantique, le Dollar se détend également sous l’effet combiné de la prudence de la Réserve Fédérale et de l’espoir autour d’un accord commercial entre Pékin et Washington.

La FED estime que les Etats-Unis vont marquer le pas tandis que son président Jerome Powell a déclaré que l’inflation devrait descendre quelques temps sous 2%, la cible de l’institution.

Enfin, Donald Trump a levé l’ultimatum contre la Chine mais une rencontre entre le pensionnaire de la Maison-Blanche et son homologue Xi Jinping, initialement programmée en mars et destinée à entériner une entente entre les deux premières puissances mondiales, n’a finalement pas eu lieu.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro poursuit sa chute entamée en début d’année 2018. Fidèlement ancrée sous sa moyenne mobile à 20 semaines, la monnaie unique enregistre en mars de nouveaux points bas depuis juin 2017, formant un nouveau support de long terme à 1.1235 USD.