Comme attendu et pour la première fois depuis un an, la banque centrale américaine a relevé son taux directeur d’un quart de point à l’occasion de sa dernière réunion, mais les argentiers de la première puissance mondiale ont également surpassé les attentes en révisant en hausse leurs projections pour 2017.

Même si Janet Yellen s’est montrée prudente quant à l’impact de l’élection de Donald Trump sur la feuille de route de la FED, estimant qu’il était prématuré de délivrer un jugement, elle a toutefois reconnu en conférence de presse que certains responsables avaient déjà intégré de potentiels ajustements budgétaires dans leurs prévisions économiques.

Désormais plus optimiste sur le front de la croissance et de l’inflation, l’institution de Washington n’envisage donc plus seulement deux mais trois nouvelles hausses de taux en 2017. Une perspective favorable au Dollar qu’il convient néanmoins de tempérer à la lumière de deux éléments.

D’une part, le détail des projections dévoile que 6 des 17 membres du comité ne s’attendent toujours pas à plus de deux tours de vis l’année prochaine. Alors que les minutes de la réunion, qui seront publiées le 4 janvier prochain, nous permettront d’associer une identité à chacun des pronostics, il est très probable que les personnalités les plus influentes, comme Janet Yellen ou William Dudley, membres votants, comptent parmi les plus prudentes.

D’autre part, rappelons-nous qu’au mois de décembre 2015, il y a tout juste un an, la Réserve Fédérale démarrait son entreprise de normalisation en relevant son taux directeur d’un quart de point pour la première fois depuis juin 2006, soit presque 10 ans. A cette époque, elle visait déjà un resserrement progressif et envisageait que le loyer de l’argent augmente encore de 1% en l’espace d’un an, soit l’équivalent de 4 nouvelles hausses de 0.25% en 2016. C’eût été une perspective cohérente dans un monde parfait mais les caprices des marchés en ont décidé autrement. Vigueur du Dollar, secousses en Chine, chute des cours du pétrole, référendum sur le Brexit ou croissance molle ont été autant d’obstacles au cours des derniers mois qui ont finalement rendu les prévisions initiales de la FED totalement obsolètes, voire presque farfelues.

Quoi qu’il en soit, sur le plan technique, l’Euro confirme pour l’heure sa tendance baissière en enregistrant de nouveaux points bas annuels, effaçant en clôture quotidienne son support à 1.0542 et ouvrant la voie d’une accélération vers 1.0456 et 1.0217 USD. Nous passons logiquement vendeurs sur la parité.