Longtemps au contact de ses sommets annuels malgré les efforts de Francfort pour faire pression sur le taux de change, la monnaie unique décroche finalement suite à la dernière réunion de la BCE qui a confirmé qu'elle poursuivra ses rachats d'actifs en 2018.

La fin du QE n'est pas pour tout de suite. Comme attendu, la BCE va réduire mais prolonger son soutien à l'économie l'année prochaine, jusqu'en septembre au moins, et même au-delà si nécessaire. L'institution continuera d’acquérir des obligations publiques et privées au rythme de 30 milliards d’euros par mois, contre 60 actuellement.

Mario Draghi a par ailleurs indiqué que ces injections de liquidités dans le système financier de l’union monétaire pourraient encore augmenter si la situation venait à se dégrader à nouveau en Europe. Les taux, eux, resteront bas « bien après » la fin du programme, ce qui éloigne l'hypothèse d'une augmentation du loyer de l'argent à court terme. L'Euro accuse ainsi logiquement le coup, en dépit d’une évaluation plutôt optimiste de la croissance et de l'inflation par le président de la banque centrale.

De l'autre côté de l'Atlantique, le suspense demeure quant au nom du prochain dirigeant de la FED, lequel pourrait être nommé dans les jours qui viennent par la Maison-Blanche tandis que Janet Yellen terminera son mandat au mois de février prochain. Un binôme Jérôme Powell-John Taylor, qui se voudrait favorable à une remontée des taux d'intérêt plus rapide, tient pour le moment la corde.

En attendant, le Congrès vient d’adopter la résolution sur le budget 2018, une étape-clé vers d'importantes réformes fiscales promises par Donald Trump. Des perspectives qui soutiennent le billet vert.

Graphiquement, la configuration se dégrade nettement alors que l'Euro vient de clôturer sous 1.1714 USD. La parité pourrait désormais trouver un soutien de taille au contact d’un support majeur à 1.1580, sous lequel elle réintègrerait le trading range au sein duquel elle fut prisonnière entre janvier 2015 et juillet dernier.