Malgré une actualité non dénuée de multiples turbulences, l'Euro s’accroche sur fond de prises de bénéfices, tentant de consolider à distance raisonnable de ses sommets annuels.

Après des élections en Allemagne, où l'extrême droite a signé son retour au Parlement, et à deux semaines d'un nouveau scrutin en Autriche ou les nationalistes prétendent à un score élevé, c'est en Espagne ou l'instabilité politique occupe le devant de la scène.

A l'issue du référendum d’autodétermination catalan jugé illégal par la Cour constitutionnelle, 90% des suffrages se seraient exprimés en faveur d’une émancipation selon l'exécutif local, qui revendique « le droit d’avoir un Etat indépendant qui prenne la forme d’une République ».

La catalogne représente 19% du PIB espagnol et la dernière crise financière a réveillé les pulsions nationalistes.

Mais en raison de l'interdiction du scrutin par Madrid, qui a notamment procédé à la saisie du matériel électoral dans plusieurs bureaux de vote, le taux de participation dépasserait tout juste 40% alors que l'ensemble des partis d’opposition non séparatistes ont boycotté l'appel aux urnes.

Si le chef du gouvernement Mariano Rajoy a lui-même estimé qu'aucun référendum n'avait eu lieu, les images de violentes altercations opposant les forces de l'ordre du pouvoir central aux indépendantistes circulent à travers le monde et illustrent le malaise populaire au sein d’une région clé de la quatrième économie européenne.

Selon des sondages, 80% des électeurs catalans souhaiteraient qu’un référendum légal sur cette question soit organisé et le résultat serait particulièrement indécis.

Sur le plan macroéconomique, la dernière mesure de l'inflation en zone Euro, qui stagne à +1.5% sur un an au mois de septembre, un niveau inférieur aux attentes et à la cible de la BCE, tempère par ailleurs les spéculations autour d'une politique monétaire plus restrictive de Francfort.

Enfin de l’autre côté de l’Atlantique, le regain d'espoir autour d'une réforme fiscale américaine et l'augmentation de la probabilité d'une nouvelle hausse de taux de la Fed en décembre, laquelle culmine à 75% selon des données du CME, soutiennent également le billet vert au détriment de la devise européenne.

Dans ce contexte défavorable, la monnaie unique profite en revanche, au moins provisoirement, de la faible volatilité qui règne sur l'ensemble des marchés comme l'illustrent les niveaux historiquement bas des baromètres VIX et V2TX.

Techniquement, après être passé sous ses moyennes mobiles à 20 et 50 jours pour la première fois depuis l’élection présidentielle française, l’Euro teste un nouveau support à 1.1750 USD, seuil à préserver en clôture pour s’affranchir d’une dégradation de la configuration graphique. Nous sommes toujours à l’écart de la parité.