Tandis que la Réserve Fédérale semble plus que jamais se diriger vers une nouvelle hausse de taux au mois de décembre prochain, la monnaie unique peine toujours à rebondir face à l’émergence d’un nouveau risque pour son économie : le « Brexit dur ».

Il semblerait que le fragile équilibre des marchés, soutenu par la relative bonne tenue de la macroéconomie britannique et le travail de la Banque d’Angleterre, l’angoissait. Theresa May a donc pris l’initiative de jeter un pavé dans la marre. La nouvelle résidente du 10 Downing Street a ainsi laissé entendre qu’elle était prête à renoncer à l’accès au marché unique pour rendre au Royaume-Uni sa souveraineté en matière de politique migratoire, indiquant par ailleurs qu’elle activerait le processus de sortie de l’Union européenne d’ici fin Mars 2017.

Alors que l’hypothèse d’un Brexit sans concessions inquiète les milieux d’affaires, François Hollande, souvent en première ligne lorsqu’il s’agit de jeter de l’huile sur le feu, plaidait dans la foulée pour la « fermeté » de l’UE, provoquant un flash crash de la devise britannique.

Pourtant solide, l’Euro accuse le coup dans son sillage, face à un manque de visibilité autour des futures négociations.

Malgré une campagne présidentielle de bas niveau, le climat est nettement plus serein outre-Atlantique. Les investisseurs parient sur une victoire tranquille d’Hilary Clinton, laquelle représente le statu quo pour les marchés financiers. Du côté des statistiques, les indicateurs américains ont montré des signes de vigueur au cours des dernières séances et le scénario d’une nouvelle hausse de taux de la FED semble se préciser. Selon le compte-rendu de la dernière réunion de l’institution et les récents propos de ses membres votants, le loyer de l’argent devrait augmenter d’ici la fin de l’année.

Mais cette perspective, principal catalyseur du billet vert en 2016, désormais largement anticipée, la devise américaine pourrait par la suite peiner à trouver les ressources nécessaires pour poursuivre sa progression à moyen terme, en particulier en cas de nouvelle pause prolongée dans le calendrier de normalisation de la banque centrale américaine.

Graphiquement, si la force actuelle du Dollar a finalement permis au seuil de 1.1150 de céder, l’Euro évolue toujours au-delà de son support de moyen terme à 1.0969. Sauf en cas d’une clôture quotidienne inférieure à ce niveau charnière, nous conservons nos positions longues dans l’attente d’un apaisement entre Londres et Bruxelles et d’un rebond vers 1.1150 puis 1.1403 USD.