En sus d’un arrêt net de de l’économie mondiale à cause d’une pandémie, le Brexit et les querelles sino-américaines signent de concert leur retour sur le devant de la scène. De quoi maintenir la pression sur la monnaie unique qui peine à prendre ses distances vis-à-vis de ses récents points bas.

A l’heure où s’organise, aux quatre coins du monde, un déconfinement prudent et incertain mais surtout risqué, en témoigne la résurgence de quelques cas en Chine et en Corée du Sud, les valeurs refuges, le Dollar en tête, conservent en effet l’attrait des investisseurs.

Aux Etats-Unis, le patron de la FED Jerome Powell parle de dégâts « durables », évoquant la nécessité probable d’aides supplémentaires mais excluant le recours à des taux négatifs dont il doute de la véritable efficacité.

En Europe, l’évidence du manque de cohésion entre Etats devient gênante. Dans la foulée d’un sommet sans la moindre avancée majeure, la BCE a choisi de rester immobile à l’occasion de sa dernière réunion tandis que la justice allemande lui demande désormais des comptes quant à la validité de ses rachats de dette publique depuis 2015.

Côté macro, si s’attarder sur la série de chiffres catastrophiques publiés de part et d’autre de l’Atlantique ne présenterait que très peu d’intérêt au moment où l’économie mondiale redémarre progressivement, notons toutefois que la Commission européenne anticipe une récession historique dans l'Union monétaire cette année (-7.7%).

Donald Trump, lui, aimerait sauver son bilan à l’approche des élections. Ainsi ne se prive-t-il pas d’accuser la Chine de ne pas avoir agi à temps pour enrayer la propagation du virus. Histoire de faire diversion quant à sa gestion discutable de la crise, le locataire de la Maison-Blanche menace même de rompre toute relation avec la deuxième puissance mondiale, assurant au passage ne plus vouloir s’adresser à son président. Tant pis pour la reprise en V.

Enfin du côté du Brexit, pas de Covid-19 qui tienne pour le Royaume-Uni. A l’issue d’un troisième round de discussions, Londres reste inflexible et refuse les exigences de l’UE en matière de concurrence ou encore de prolonger la période de transition. Retour des hostilités à partir du 1er juin.

Techniquement, si le pic de volatilité semble désormais derrière nous, celui-ci n’a pas modifié l’allure des graphiques de la parité phare du marché des changes. En données hebdomadaires, l’Euro évolue toujours largement sous sa moyenne mobile à 20 périodes. Si 1.0693 USD venait à céder à l’occasion d’une clôture de fin de semaine, les cours pourraient alors rapidement tester la solidité d’un support plus solide à l’approche de 1.0446.