Tous les voyants sont au vert aux Etats-Unis où le Dollar, porté par une macroéconomie américaine robuste et une banque centrale dans les starting-blocks, reprend très nettement le dessus sur la monnaie unique,

Malgré plusieurs ouragans dévastateurs, l’économie de l’Oncle Sam tourne à plein régime : +3.0% en données annualisées selon une première estimation de la croissance au troisième trimestre, contre +2.6% anticipé par les économistes. Et la situation pourrait être encore meilleure sur les trois derniers mois de l’année alors que l’indice ISM non-manufacturier vient d’enregistrer son meilleur score depuis 2008, que la première économie mondiale aurait créé 261 000 emplois supplémentaires en octobre (contre seulement 18 000 en septembre) et que la demande liée aux récentes catastrophes naturelles devrait augmenter.

Ainsi, si la FED a opté pour un statu quo attendu à l’occasion de sa dernière réunion, il semble acquis qu’elle fera grimper son taux directeur d’un nouveau quart de point au mois de décembre. Conformément aux anticipations du comité, il s’agirait du troisième tour de vis cette année, confirmant l’avance dont bénéficie la banque centrale américaine sur ses principales homologues dans son processus de normalisation post-crise.

Dans un contexte aussi favorable, même les nouvelles accusations contre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump dans l’affaire de l’ingérence russe passent désormais au second plan.

En Europe, bien que le taux de chômage enregistre une nouvelle baisse au mois d'octobre, pointant à son plus bas niveau depuis avril 2009 (8.9%), la proportion d'actifs sans emploi conserve un niveau bien plus large dans l'union monétaire que de l'autre côté de l'Atlantique (4.1%). L’inflation des Dix-Neuf recule légèrement sur le même mois, à +1 .4% sur un an, toujours sous l’objectif de la BCE.

Sur le front de la crise espagnole, Carles Puigdemont, le dirigeant indépendantiste catalan destitué pour « rébellion, sédition et détournement de fonds publics » poursuit son entreprise de diffamation contre Madrid depuis Bruxelles où il est en exil. Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, une juridiction belge devrait examiner sa situation le 17 novembre sans que l’Euro ne semble plus guère s’émouvoir des nouvelles gesticulations de l’intéressé.

Graphiquement, l'Euro s'appuie actuellement sur 1.1580 dans l’espoir de retrouver un peu d'élan. Dans l’hypothèse où ce niveau absolument charnière ne serait pas préservé, la parité phare du marché réintègrerait le range dans laquelle elle fut prisonnière entre janvier 2015 et juillet 2017, confirmant la fin d’une phase de hausse entamée en début d’année.