Comme la première partie de l’audition de Janet Yellen au Congrès n’a pas apporté d’élément nouveau quant à la feuille de route de la Réserve Fédérale, la monnaie unique en profite pour préserver les niveaux successivement effacés depuis le début de l’année.

Alors que des divisions au sein du Comité de politique monétaire de la FED ont officiellement émergé à l’occasion de la publication des minutes de l’institution, la présidente de la banque centrale américaine n’a pas donné davantage d’indications devant la Commission financière de la Chambre des Représentants.

Des incertitudes continuent ainsi de planer, à la fois en matière de hausse de taux et de réduction du bilan de la FED, largement alourdi par trois programmes de rachat d’actifs successifs depuis la crise financière.

Les argentiers de l’Oncle Sam peinent en effet visiblement à s’entendre sur la meilleure stratégie à adopter, en particulier face à une inflation en demi-teinte, une nouvelle fois illustrée par la très faible progression des salaires au mois de juin. L’ensemble offre peu de visibilité aux cambistes quant au potentiel du Dollar.

Autre élément de nature à pénaliser le billet vert, les nouvelles révélations autour de liens supposés entre le fils de Donald Trump et des correspondants russes font écho aux précédentes affaires qui ont fragilisé le président américain dans la mise en place de son programme économique.

De l’autre côté de l’Atlantique, le compte-rendu de la dernière réunion de la BCE nous apprend que les responsables de la banque centrale ont discuté de la possibilité de retirer leur engagement à accroître leur QE si nécessaire. Bien qu’ils aient finalement opté pour la prudence le 8 juin dernier, de telles débats annoncent néanmoins l’amorce d’un changement de cap à Francfort, une situation favorable à la devise européenne, dont la valeur a été progressivement diluée au cours des dernières années.

Graphiquement, l’Euro consolide dans ses points hauts annuels, s’échangeant à des cours inédits depuis plus de 14 mois au sein d’une zone charnière. Depuis deux ans et demi, les assauts de la monnaie unique se sont en effet très souvent heurtés aux quantités vendeuses dissuasives amassées autour de 1.15 USD. Bien que la tendance haussière ne puisse être remise en cause à ce stade, la prudence et l’encaissement de tout ou partie de ses bénéfices nous semblent ainsi opportun, en attendant d’analyser le comportement des prix à l’occasion d’un nouveau test d’un seuil majeur.