Malgré de médiocres statistiques en Europe, la monnaie unique s’appuie sur les espoirs autour d’une résolution rapide du Brexit et surtout sur un réajustement des attentes en matière de politique monétaire, pour se relancer avec vigueur.

Les derniers comptes rendus de la FED et de la BCE font en effet apparaitre moins de divergences qu’escompté entre les deux grandes banques centrales. Les divisions au sein du Conseil des gouverneurs de Francfort, en particulier en matière d'assouplissement quantitatif (QE), alimentent les spéculations autour d’une politique un peu moins accommodante sous la direction prochaine de Christine Lagarde. A l'inverse, les inquiétudes de la Réserve Fédérale américaine vis-à-vis des tensions commerciales se sont manifestement accrues, ouvrant la porte à une nouvelle baisse de taux cette année.

Et les chiffres ne mentent pas. La contraction de l’activité manufacturière, qui enregistre des niveaux records en plus de dix ans, aux Etats-Unis comme en Allemagne, illustre concrètement les conséquences négatives de la politique protectionniste de Donald Trump. Alors même si un accord partiel, de nature à différer de nouvelles sanctions contre la Chine, a été annoncé, trop peu d’avancées majeures contribuent à ce stade à éclaircir l’horizon.

Côté Brexit, accord ou report limité apparaissent comme les deux scénarios les plus plausibles, écartant presque définitivement celui d’un no deal, particulièrement redouté par les marchés.

Graphiquement, l’Euro s’appuie sur ses récents points bas pour s’offrir un rebond d’une ampleur équivalente à celui de juin dernier (300 pips). Un nouvel essai à transformer alors qu'en données hebdomadaires, les cours évoluent désormais entre les moyennes mobiles à 20 et 50 semaines et s’approchent d’une résistance de long terme à 1.1197 USD. Celle-ci devra être effacée en clôture avant d’envisager contester la tendance de fond en place depuis début 2018.