A l’issue d’une nouvelle réunion de la Réserve Fédérale, le communiqué des banquiers centraux américains exprime une forme de prudence optimiste dans un contexte économique et politique moins favorable depuis quelques mois.

Après quatre hausses de taux depuis décembre 2015, dont deux au premier semestre de cette année, la FED vient en effet d’opter pour un statu quo unanime et largement anticipé par les marchés.

L’institution de Washington reconnait d’abord le ralentissement de l’inflation de base, indiquant qu’elle allait surveiller « de près » son évolution, actuellement en-deçà de son objectif. Et bien qu’elle estime que les prix devraient se stabiliser autour de sa cible à moyen terme, des divisions entre les membres du comité n’avaient pas échappé aux observateurs dans le compte-rendu relatif à la réunion du mois de juin.

La banque centrale américaine évoque par ailleurs une croissance « modérée » et un marché de l’emploi « solide », bien qu’elle ne fasse plus mention d’une accélération des dépenses des ménages, moteur de l’activité du pays.

Enfin, le FOMC signale que la réduction du bilan de la FED devrait débuter « assez vite » et non plus « cette année » comme indiqué précédemment. L’autorité monétaire pourrait donc entamer la revente d’une partie de ses actifs dès le mois de septembre, différant dans le même temps un nouveau tour de vis sur son taux directeur à décembre au plus tôt.

Traditionnellement dispensée de conférence de presse en début de trimestre, Janet Yellen devrait s’exprimer fin Août à l’occasion du rassemblement annuel des banquiers centraux puis le 20 septembre dans la foulée de la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve Fédérale.

D’ici là, les déboires successifs de Donald Trump amplifient la pression qui s’exerce sur le billet vert. Dernier évènement en date, la démission de Sean Spicer, porte-parole de la Maison-Blanche et personnage-clé de l’administration américaine, enfonce un peu plus le président élu.

En Europe, notons le nouveau record du moral des entrepreneurs allemands au mois de juillet selon l’indicateur IFO qui surpasse les anticipations pour atteindre 116 pour la première fois de son histoire. En parallèle, l’activité privée de l’Union monétaire ralentit en revanche pour le deuxième mois d’affilée selon une première estimation de l’indice PMI Composite. Saluons enfin le retour réussi d’Athènes sur le marché obligataire.

Graphiquement, l’Euro progresse désormais de plus de 11% en 2017, s’installant au-delà de 1.17 USD dans des niveaux inédits en 30 mois. Malgré une tendance prononcée, nous encourageons les investisseurs à la prudence dans des zones de prix qui pourraient commencer à inquiéter les responsables de la BCE quant à la pérennité de la croissance des Dix-Neuf. Le mois d’Août qui se profile s’accompagne en outre d’une baisse significative des volumes sur le marché des changes dans son ensemble, laquelle peut provoquer des mouvements brusques et erratiques, souvent difficiles à maîtriser. Souvenons-nous, par exemple, de cette séance du 24 Août 2015, qui illustre parfaitement à quel point l’amaigrissement des carnets peut exacerber la volatilité.