La monnaie unique se stabilise au-dessus de 1.23, tiraillée entre le ton prudent de la BCE et le protectionnisme de Donald Trump, sur fond de chiffres économiques mitigés outre-Atlantique.

Comme pressenti, la BCE a d'abord soufflé le chaud et le froid dans un souci d'équilibre. L'institution a, en effet, commencé par retirer de son communiqué la mention datant de décembre 2016 selon laquelle elle se tenait prête à augmenter ses rachats d'actifs si nécessaire, tant en volume que sur la durée. Mais pour s’épargner une flambée de l'Euro, Mario Draghi a aussitôt signalé en conférence de presse que les attentes du Conseil des gouverneurs n'avaient pas changé, réitérant notamment ses inquiétudes vis-à-vis de la faiblesse persistante de l'inflation.

Aux Etats-Unis, malgré les protestations en provenance des quatre coins du monde, le président américain a signé la déclaration formalisant les taxes sur l'acier et l'aluminium qui entreront en vigueur dans une dizaine de jours. Les conséquences pour la croissance mondiale pourraient être minimes en l’absence de représailles mais plusieurs responsables internationaux, en particulier en Europe et en Chine, entendent bien faire valoir leurs intérêts.

Sur le plan macro, la première économie mondiale a enregistré un rapport mensuel sur l'emploi mitigé. Malgré un nombre d'embauches au plus haut en un an et demi au mois de février (313k), les demandeurs d'emploi sont plus nombreux, portant le taux de chômage à 4.1%, contre 4% en janvier, et les salaires ont peu progressé (+0.1%). Les prix à la consommation confirment par ailleurs un ralentissement de l’inflation alors qu’ils progressent de seulement +0.2% sur un mois, contre +0.5% en janvier, ce qui ne devrait pas manquer d’alimenter les divergences déjà largement palpables au sein de la Réserve Fédérale.

Graphiquement, l'Euro s'accroche autour de 1.2326 USD tandis que la tendance haussière conserve son potentiel. Nous privilégions toujours les achats sur repli, au contact de 1.2192 d’abord puis 1.2065 en dernier recours.