La monnaie unique recule de façon significative sous l’effet d’une accentuation des divergences de politique monétaire entre les deux grandes banques centrales, effaçant un support de long terme vieux de presque deux ans.

Déjà engagées sur des chemins opposés, la FED et la BCE viennent en effet d’accroître un peu plus le fossé qui les sépare. L’institution européenne, qui se réunissait la première, a d’abord prolongé son programme d’assouplissement quantitatif tandis qu’au contraire, son homologue américaine relevait, six jours plus tard, son taux directeur d’un quart de point pour la première fois en un an.

Bien que les investisseurs eussent largement anticipé ces annonces, les argentiers ont néanmoins surpassé leurs attentes des deux côtés de l’Atlantique. A Francfort, le Conseil des gouverneurs, soucieux du niveau de l’inflation qu’il ne voit pas atteindre sa cible avant 2020, a en effet opté pour 540 milliards de rachats d’actifs supplémentaires sur 9 mois, contre 480 milliards sur 6 mois attendu. Du côté de Washington, le Comité de la FED, boosté par une économie qui tourne à plein régime, prévoit désormais trois nouvelles hausses de taux en 2017, contre deux auparavant.

Déjà très chahutée par ces nouvelles feuilles de route, la monnaie unique souffre également des craintes qui entourent la santé du secteur bancaire et des incertitudes liées à l’instabilité politique, illustrée par la chute de Matteo Renzi en Italie, avant plusieurs échéances majeures à venir dans l’Union monétaire, notamment en France et en Allemagne.

Graphiquement, en données hebdomadaires, le trading range qui cloisonnait les cours de la parité depuis février 2015 a enfin cédé. L’Euro, imité par sa moyenne mobile à 20 périodes, accélère vers le bas, enregistrant des points bas inédits depuis début 2003 et s’ouvrant la voie vers un cours de parité longtemps préservé. Nous sommes désormais vendeurs sur cet horizon.