Jeudi midi en Europe, la monnaie unique européenne continuait sa marche en avant en dépit des précisions apportées hier soir par la Fed à l'issue de son FOMC. Après une hausse marquée de 0,85% hier soir, l'euro consolide tout juste de 0,18% ce midi à 1,1725 dollar. Mais il a cependant atteint en matinée un nouveau sommet annuel à 1,1777.

Par ailleurs, l'euro reste neutre contre le yen, se tasse de 0,33% face au sterling et gagne 0,67% sur le franc suisse.

Que retenir du communiqué de presse publié hier soir par la Réserve fédérale américaine à l'issue du FOMC, son comité de politique monétaire ? Comme prévu, les taux courts sont restés inchangés à 1-1,25%.

En revanche, la Fed est revenue sur la réduction de son bilan : précédemment, la Fed indiquait que la sortie progressive du QE commencerait “cette année”. Elle utilise désormais le terme “prochainement” (“relatively soon”), ce qui suggère un horizon de temps plus bref.

“La fin progressive des réinvestissements des tombées obligataires du portefeuille d'actifs de la Fed pourrait être lancée en septembre. Mais il n'est pas impossible non plus que le programme soit reporté à novembre, par exemple dans l'éventualité où les parlementaires tarderaient à relever le plafond de la dette”, commentent ce matin les analystes d'Aurel BGC.

Dans cette perspective, pourquoi le dollar perd-il du terrain contre l'euro ? “En raison des commentaires sur l'inflation”, explique Aurel BGC, qui ajoute : “la faiblesse de la hausse des prix, sous l'objectif de la Fed, laisse cette dernière perplexe, ce qui a propulsé l'euro à plus de 1,1750 dollar ce matin. Il faut maintenant attendre Jackson Hole fin août, qui pourrait être l'occasion pour Janet Yellen de pré-annoncer la normalisation du bilan avant la réunion de septembre”.

Le département Changes de Société générale (SG) rappelle que la BCE, qui pour sa part mène toujours un QE alourdissant son bilan, en a cependant réduit le rythme au printemps (de 80 à 60 milliards d'euros par mois). Avec le raffermissement de la croissance en Europe, le retrait progressif des mesures de soutien devrait continuer.

Or selon SG, 'la réduction du bilan de la Fed aidera moins le dollar que le 'tapering' (la réduction du QE) ne portera l'euro'. Le QE de la Fed avait poussé les investisseurs à fuir les T-Bonds pour se concentrer sur des titres de dette en dollar plus risqués. Celui de la BCE, lui, les a incité à fuir purement et simplement les actifs en euro, ce qui présage d'un retour de bâton plus marqué.

Bref, Société générale redoute que d'ici la prochaine réunion de la BCE, soit le 21 septembre, les cambistes n'aient anticipé le mouvement et que l'euro ne grimpe à 1,20 dollar.

EG


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