De l’autre côté des Alpes, Rome refuse de revoir son budget, s’exposant à des sanctions financières de l’UE pour déficit excessif. Si les marchés conservent leur calme à ce stade, Bruxelles s’inquiète d’un dérapage budgétaire (2.9% en 2019 et 3.1% en 2020) et le FMI d’une contagion à d’autres pays parmi les plus fragiles.

Côté macro, la zone Euro déçoit toujours les analystes, publiant une croissance de seulement +0.2% au T3, contre +0.4% attendu et une inflation sous-jacente toujours loin de l’objectif (+1.1% sur un an contre une cible proche mais inférieure à 2%). Le BCE n’exclut pas la possibilité d’avoir à nouveau recours à des prêts géants en faveur des banques.

Aux-Etats-Unis, les Démocrates ont repris le contrôle de la Chambre basse du Congrès à l’occasion des élections de mi-mandat mais l’Oncle Sam enregistre une croissance robuste de +3.5% en données annualisées au titre du troisième trimestre. En octobre, le taux de chômage a atteint un point bas de 48 ans (3.7%) et les prix à la consommation ont entériné leur plus forte progression en neuf mois. Des statistiques qui ne laissent guère de place au doute quant à une nouvelle hausse de taux de la FED en décembre, une décision largement attendue par les marchés.

Plusieurs membres de la
Banque centrale américaine reconnaissent cependant un ralentissement de l’économie mondiale qui pourrait pousser l’institution à davantage de souplesse en 2019, sur fond de tensions commerciales persistantes entre Pékin et Washington.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro inscrit de nouveaux points bas annuels tandis que la moyenne mobile à 20 semaines repasse sous son homologue à 100 périodes pour la première fois en 16 mois, illustrant la pression qui s'exerce sur la monnaie unique. Prochain seuil technique à surveiller : 1.1177 USD.