Les nouvelles taxes douanières de Washington à l’encontre de Pékin n’ayant pas provoqué une réaction démesurée de la deuxième puissance mondiale, le risque d’une escalade dans la guerre commerciale qui oppose Donald Trump au reste du monde se dissipe légèrement. La situation favorise des dégagements au niveau des valeurs refuges en général, du Dollar américain en particulier.

Les opérateurs s’attendent par ailleurs à un discours prudent de la Réserve Fédérale à l’occasion d’une réunion de politique monétaire qui devrait entériner une nouvelle hausse de taux d’un quart de point. Mais les brouilles diplomatiques, les tensions obligataires et l’atténuation des effets de la réforme fiscale américaine pourraient inciter la banque centrale à commencer à lever le pied.

Dernier indicateur en date, les ventes au détail, baromètre de la consommation, le moteur de l’économie US, ont progressé moins qu’attendu en Août.

De l’autre côté de l’Atlantique, Mario Draghi a surpris les investisseurs lors d’une intervention au Parlement européen. Le patron de la BCE a constaté une « reprise relativement vigoureuse de l’inflation sous-jacente » bien que celle-ci ne progresse que de +1.0% sur un an au dernier pointage, loin de l’objectif de Francfort. Dans la foulée, Peter Praet, chef économiste de l’institut d’émission, a d’ailleurs recommandé aux marchés de ne pas surinterpréter les propos de l’économiste italien.

Sur le front du Brexit, les responsables européens ont fâché Theresa May. La Première Ministre britannique juge « inacceptable » le rejet de ses propositions lors d’un sommet en Autriche et estime que les négociations sont désormais dans une « impasse ».

Sur le front des statistiques, l’activité privée en zone Euro a un peu ralenti en septembre, en particulier dans le secteur manufacturier, illustrant le poids que pèsent la guerre commerciale, le repli de la demande mondiale et le Brexit sur le Vieux-Continent.

Graphiquement, en données quotidiennes, si l’Euro a brièvement rallié des niveaux inédits depuis mi-juin en se libérant d‘un canal baissier, l’orientation des moyennes mobiles à 20, 50 ou 100 jours illustrent parfaitement l’incertitude qui règne actuellement sur la paire. Nous sommes toujours à l’écart.