Les provisions pour pertes sur crédits ont grimpé à 8,3 milliards de dollars (7,5 milliards d'euros), dont 4,5 milliards pour les prêts à la consommation.

Une nouvelle réglementation oblige les banques américaines à prendre immédiatement des dispositions si elles estiment qu'un emprunteur risque de faire défaut que ce soit dans les prochains mois ou dans plusieurs années.

"Compte tenu de la probabilité d'une récession assez sévère, il était nécessaire de constituer des réserves de crédit", a déclaré Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan.

La pandémie de COVID-19 a entraîné la fermeture temporaire de nombreuses entreprises aux Etats-Unis, mettant plus de 16 millions de personnes au chômage en seulement trois semaines et entraînant la première économie du monde vers la récession.

Le bénéfice net de JPMorgan a reculé à 2,87 milliards de dollars, soit 0,78 dollar par action, contre 9,18 milliards de dollars au premier trimestre 2019.

Le marché anticipait en moyenne 1,84 dollar par action selon des données IBES de Refinitiv bien qu'il soit possible que le périmètre considéré ne soit pas identique.

"Cela dépeint la difficulté que les banques auront à (prédire) leurs réserves de crédit", a déclaré Peter Kraus, PDG d'Aperture Investors et actionnaire de JPMorgan. "Il est très difficile de déterminer quelles sont vos pertes dans le climat actuel."

Les revenus nets d'intérêts sont restés stables à 14,5 milliards de dollars, la baisse des taux ayant été contrebalancée par une augmentation des revenus dans les activités de banque d'investissement.

JPMorgan table sur des revenus nets d'intérêts annuels de 55,5 milliards de dollars et une nouvelle augmentation de ses provisions nettes au deuxième trimestre.

Les résultats du groupe ont par ailleurs été affectés à hauteur de 951 millions de dollars par une augmentation des coûts de financement liée à sa position sur les dérivés. La banque a également enregistré une dépréciation de 896 millions de dollars sur ses prêts-relais.

Cette publication de JPMorgan ouvre le bal de la saison des résultats trimestriels des entreprises américaines qui seront tout particulièrement surveillés par les investisseurs, attentifs aux dégâts économiques causés par la pandémie.

Wells Fargo a également fait état ce mardi d'une baisse de son bénéfice au premier trimestre. Bank of America, Citigroup et Goldman Sachs publieront leurs résultats mercredi et Morgan Stanley jeudi.

(Anirban Sen, Elizabeth Dilts-Marshall et David Henry, version française Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal et Bertrand Boucey)