Euronext, qui exploite les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Dublin, a proposé de racheter Oslo Bors pour un montant de 625 millions d'euros ($716 millions) en numéraire, soit une prime de 21% par rapport au cours de clôture du groupe norvégien vendredi dernier.

Il a déclaré que des actionnaires représentant 50,6% du capital avaient accepté de vendre leurs titres avant son offre publique d'achat prévue dans les semaines à venir.

La responsable de la Bourse d'Oslo s'est toutefois étonnée du manque de concertation d'Euronext, disant vouloir organiser une rencontre avec sa direction début janvier et précisant s'être adjoint les conseils du cabinet spécialisé Arctic Securities.

"Nous sommes ouverts à des discussions avec d'autres parties en plus d'Euronext (...) Nous souhaitons engager un large processus pour le compte de nos actionnaires afin d'obtenir la meilleure valorisation possible", a déclaré à Reuters la directrice générale d'Oslo Bors, Bente Landsnes.

Elle a précisé que l'offre d'Euronext était venue par surprise. "Nous n'étions pas au courant. Nous avons été avertis seulement la semaine dernière du projet d'offre d'Euronext", a-t-elle ajouté.

"Nous avons appris qu'une adjudication dite "compacte" avait été lancée. Nous ne savons pas qui a participé. Autant que je sache, Euronext a fait la meilleure offre", a-t-elle ajouté.

Elle a précisé qu'à la suite de cette adjudication de titres, "plus d'un partenaire stratégique" avait approché Oslo Bors pour dire qu'ils n'avaient pas été invités, sans toutefois qu'elle les identifie.

"Dépasser le seuil de 50% du total des actions en circulation montre l'intérêt des actionnaires d'Oslo Bors (...), ce qui remplit l'une des conditions nécessaires à la finalisation de l'opération et renforce la confiance d'Euronext quant à son succès", a déclaré pour sa part Euronext dans un communiqué.

Euronext détient déjà 5,1% de la Bourse d'Oslo, mais une participation supérieure à 10% nécessitera l'approbation du gouvernement norvégien.

Alors que certains membres de l'opposition ont fait part de leur scepticisme sur cette opération, un membre du gouvernement norvégien s'est montré plus ouvert.

"Ça peut déboucher sur un meilleur service, moins coûteux pour les investisseurs norvégiens, grâce à des investissements supplémentaires dans des nouvelles technologies. Il sera intéressant de voir ce que le conseil (d'Oslo Bors) dira", a observé Svein Flaatten, cité par le quotidien financier Finansavisen.

Le ministère des Finances norvégien a déclaré qu'il prendrait position seulement après avoir reçu une offre.

"Nous ne savons pas quand et même si nous recevrons une offre", a déclaré une porte-parole du ministère.

Euronext cherche à constituer un groupe de marchés boursiers paneuropéen diversifié, mais les opportunités sont rares, soit parce que les opérateurs appartiennent déjà à des poids lourds du secteur, tels que le London Stock Exchange et Nasdaq, soit parce que les actionnaires veulent rester indépendants.

(Avec Terje Solsvik,; Catherine Mallebay-Vacqueur et Jean-Michel Bélot pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Inti Landauro et Gwladys Fouche