ajoute cours de clôture au 2ème paragraphe.

NEW YORK (awp/afp) - ExxonMobil a déçu Wall Street vendredi en annonçant des résultats en demi-teinte et le plus faible niveau trimestriel de sa production d'hydrocarbures depuis 1999, en dépit des prix de pétrole à leur plus haut en trois ans.

L'action a reculé de 3,80% à 77,79 dollars, alors que le titre de son compatriote Chevron, qui a augmenté sa production, a gagné 1,93% à 126,62 dollars.

Comme les autres acteurs du secteur énergétique, les deux géants américains profitent à plein depuis fin 2016 du net rebond des cours du pétrole, lesquels ont poursuivi leur ascension au premier trimestre après une année 2017 favorable.

Les prix du brut évoluaient à fin mars entre 65 et 70 dollars, soit 10 à 15 dollars de plus qu'à la même période de 2017, tirés vers le haut par les efforts de l'Opep et de ses partenaires pour réduire la production, le dollar faible et les incertitudes géopolitiques.

ExxonMobil a en conséquence dégagé un bénéfice net de 4,65 milliards de dollars, en hausse de 16% sur un an, mais c'est moins que ce qu'espéraient les marchés financiers. A l'inverse, Chevron a surpris agréablement en gagnant 3,64 milliards, un bénéfice en hausse de 35,6%.

La production d'hydrocarbures d'ExxonMobil a diminué davantage que prévu, tombant à son plus bas pour un premier trimestre depuis la fusion en 1999 entre Exxon et Mobil.

Elle est ressortie à 3,9 millions de barils équivalent pétrole par jour, en baisse de 6%. Le groupe a tenu à minimiser ce déclin, expliquant qu'il était principalement dû au séisme ayant interrompu en février la production dans un gigantesque projet gazier en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le manque à gagner a été de 25.000 barils par jour.

- Pas de rachats d'actions -

Il a surtout mis en avant les efforts du PDG Darren Woods, qui s'est engagé à continuer à forer au moment où les concurrents taillent dans leurs investissements pour choyer les actionnaires.

M. Woods a promis en mars d'investir 24 milliards de dollars dans des projets d'exploration cette année, 28 milliards en 2019 et en moyenne 30 milliards par an de 2023 à 2025. Les dépenses d'investissement ont atteint au premier trimestre 4,87 milliards, en hausse de 16,75% d'une année sur l'autre.

ExxonMobil affirme que de nouveaux champs et gisements d'hydrocarbures au Brésil et au Guyana et une hausse de la production dans le bassin permien, zone à cheval sur le Texas et le Nouveau-Mexique (sud des Etats-Unis) concentrant des réserves de pétrole de schiste, vont également doper les bénéfices. Dans cette dernière zone, le groupe veut tripler sa production à 600.000 mb/j d'ici à 2025.

Toutes ces initiatives devraient faire augmenter la production d'environ 1 million de barils de pétrole par jour (mb/j) à 5 mb/j d'ici à 2025.

Fort de cette conviction, ExxonMobil a décidé de ne pas rétablir ses programmes de rachats d'actions, prisés par les marchés financiers, malgré des flux de trésorerie de 10 milliards de dollars à fin mars, un plus haut niveau depuis 2014.

"L'entreprise a fait le choix de ne pas racheter ses actions (...) le titre en paie le prix", avance la banque JPMorgan, faisant a contrario valoir que Chevron, dont la trésorerie a augmenté de 31,6% à 5 milliards de dollars fin mars, pourrait recommencer à racheter ses actions à partir de la "moitié de l'année".

Outre ses profits, Chevron a augmenté sa production d'hydrocarbures au premier trimestre de 6,34% à 2,85 millions de barils équivalent pétrole par jour, principalement grâce aux réserves de schiste dans le bassin permien.

Chevron et ExxonMobil ont en revanche livré un tableau identique des performances de l'amont (upstream), c'est-à-dire la production et l'exploration, dont les profits ont bondi, et de l'aval (downstream), en particulier le raffinage, dont les bénéfices ont pâti de faibles marges dues au renchérissement des coûts.

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