San Francisco (awp/afp) - Facebook s'est distancé au printemps du projet de devise numérique Libra qu'il avait lancé, mais le géant des réseaux sociaux ne renonce pas à ses ambitions dans les services de paiement, essentiels à ses clients, les annonceurs.

Le groupe californien compte désormais une nouvelle division, baptisé "F2" pour "Facebook Financial", a-t-il indiqué à l'AFP lundi.

Elle est dirigée par David Marcus, le co-créateur du projet Libra qui a aussi été à la tête de Messenger.

Son équipe est chargée de la stratégie et de la gestion de tous les services financiers ou de paiements développés par l'entreprise, comme Facebook Pay, qui permet d'acheter des produits sur le réseau ou de faire des dons, par exemple.

David Marcus est épaulé par Stéphane Kasriel, un ancien de PayPal.

F2 s'occupe aussi de Novi, ex-Calibra, le futur portefeuille virtuel qui permettra d'utiliser la devise numérique Libra. Novi doit prendre la forme d'une application autonome et aussi d'une fonctionnalité dans Messenger et WhatsApp, mais sa date de sortie n'est pas connue.

Le projet de devise numérique Libra, présenté en juin 2019, a suscité une levée de boucliers de la part des autorités, aussi bien européennes qu'américaines, inquiètes pour leur souveraineté sur la monnaie.

Il est géré depuis le printemps par une association indépendante, basée à Genève, qui l'a revu à la baisse.

Facebook assure de son côté continuer de travailler sur une infrastructure des paiements et transferts d'argent dans le monde qui soit plus simple et plus efficace que les méthodes actuelles, tout en sachant qu'il ne peut pas se passer de partenaires approuvés par les régulateurs.

Avec la pandémie, la plateforme investit aussi beaucoup sur les outils qui facilitent la consommation en ligne.

La société a vu le nombre d'utilisateurs augmenter et leur usage exploser à la faveur du confinement. Mais la récession liée à la crise économique pèse sur ses revenus publicitaires, qui proviennent notamment des PME.

Depuis mai, Facebook teste donc par exemple un bouton "checkout" (paiement), qui existe déjà sur Instagram et permet de régler ses achats sans être redirigé vers le site marchand.

Le but est de retirer un maximum de barrières qui se dresse sur le chemin du consommateur une fois qu'il a repéré un produit, comme de devoir rentrer son numéro de carte bleue ou de se retrouver sur un site web mal conçu.

Facebook entend aussi faciliter les paiements via WhatsApp, à commencer par l'Inde et le Brésil.

afp/al