(Répétition sans changement d'une dépêche transmise vendredi)
    PARIS, 26 juin (Reuters) - Les flux d'investissement sur les
marchés ne permettent pas encore de déceler une situation
d'"exubérance irrationnelle" mais les signes ne manquent pas
d'excès à Wall Street, prévient vendredi Bank of America Merrill
Lynch Global Research dans son étude hebdomadaire sur les flux
de souscriptions dans les fonds d'investissement collectifs.
    Les mouvements enregistrés sur la semaine au 21 juin ont été
marqués, sur les marchés, par le retour en force du thème de la
déflation avec la chute des cours du pétrole dans un
environnement de valorisations toujours élevées. 
    Les fonds obligataires ont ainsi enregistré une quatorzième
semaine de souscriptions nettes à hauteur de cinq milliards de
dollars (4,48 milliards d'euros), dix fois plus que les fonds
actions. 
    La quasi-totalité des fonds obligataires ont bénéficié de
souscriptions nettes à l'exception notable de ceux investis en
obligations indexées sur l'inflation qui ont subi des rachats à
hauteur de 500 millions de dollars et des sorties nettes sur
cinq des six dernières semaines. 
    Les flux sur les fonds en actions n'ont atteint que 500
millions de dollars contre près de 25 milliards la semaine
précédente. 
    Les fonds dédiés aux actions américaines ont subi leurs
rachats nets les plus élevés en cinq semaines (-7,7 milliards de
dollars), en partie compensés par une poursuite des entrées
nettes sur ceux investis en actions émergentes (+2,1 milliards
de dollars et quatorzième semaine consécutive de collecte),
européennes (+1,1 milliard et treizième semaine consécutive) et
japonaises (+1,1 milliard et deuxième semaine consécutive). 
    Signe de la faible aversion des investisseurs pour le
risque, les fonds dédiés aux métaux précieux, l'or
principalement, ont connu des sorties nettes à hauteur de 800
millions de dollars, le montant le plus élevé en 26 semaines.
    "Les flux ne donnent pas encore de signes d'exubérance
irrationnelle, qui abondent pourtant à Wall Street", préviennent
toutefois les analystes de BofA Merrill Lynch. 
    Ils notent ainsi que le ratio de l'indice S&P 500 au PIB
américain est proche d'un plus haut historique, tout comme les
émissions d'obligations à haut rendement, qui flirtent avec les
500 milliards de dollars en base annualisée cette année.
    "L'Argentine, qui a passé le tiers des deux derniers siècles
en faillite et qui a fait défaut à trois reprises au cours des
23 dernières années, vient d'annoncer une émission à 100 ans",
relèvent-ils encore. 
    "La capitalisation de Facebook dépasse celle de
l'indice MSCI de l'Inde quand le premier affiche 18.800 salariés
et la deuxième 1,28 milliard d'habitants."
    "Les entrées sur les fonds investis en valeurs
technologiques ont augmenté en 2017 au rythme le plus élevé
depuis quinze ans, à 21% des actifs sous gestion."
    Les mesures de la volatilité, aussi bien sur les actions que
sur l'obligataire, sont à des plus bas ou proches de leurs plus
bas historiques, soulignent-ils aussi tout en rappelant qu'il
est beaucoup plus difficile de mettre un terme aux phases de
cupidité des investisseurs qu'à leurs accès de panique. 
    "Les banques centrales, qui sont à l'origine des niveaux
élevés de valorisation et de la faiblesse de la volatilité, sont
désormais confrontées à un terrible dilemme: une bulle à Wall
Street, politiquement inacceptable, ou un resserrement des
politiques monétaires, qui précipiterait la déflation", estiment
les analystes de BofA Merrill Lynch. 
    
    Souscriptions(+)/Rachats(-) nets par grandes catégories de
fonds (en milliards de dollars):
 
                        Semaine au 21       2017
                            juin         
 Actions                    +0,5          +164,28
                                         
 Obligataires               +5,0          +197,71
                                         
 Monétaires                -22,71          -61,62
                                         
 Matières premières         -0,30          +9,35
                                         
 

 (Marc Joanny, édité par Marc Angrand)