Zurich (awp/afp) - La banque des règlements internationaux (BRI) a annoncé mardi la création d'un groupe de travail dédié aux monnaies numériques de banque centrale, sur lesquelles les pistes de réflexion se sont multipliées depuis l'annonce du projet de cryptomonnaie du géant américain Facebook.

Le groupe de travail doit réunir des représentants de la Banque centrale Européenne (BCE), de la banque centrale de Suède, de la banque d'Angleterre, ainsi que de la Banque du Canada, du Japon et de Suisse, a indiqué la BRI basée à Bâle (Suisse), dans un communiqué.

Le groupe de travail sera co-piloté par Benoît Coeuré, ancien membre du directoire de la BCE qui a pris le 15 janvier la direction du pôle d'innovation technologique de la BRI, ainsi que par Jon Cunliffe, gouverneur adjoint de la Banque d'Angleterre, qui anime pour sa part le Comité sur les paiements et les infrastructures de marchés (CPMI).

L'objectif de ce groupe de travail sera d'évaluer l'utilisation des monnaies numériques de banque centrale, d'étudier leurs aspects économiques, fonctionnels et techniques ou encore de partager des connaissances technologiques, a indiqué l'institution, qui est considérée comme la banque centrale des banques centrales.

La banque centrale de Suède, la Riksbank, fait partie des précurseurs dans le domaine des monnaies digitales de banque centrale. Dès 2016, la Riksbank, la plus ancienne banque centrale au monde, avait lancé une réflexion sur un projet d'e-couronne, une version numérique de sa monnaie alors que les paiements en espèces en Suède sont en net déclin.

Son projet a fait pour un temps figure d'exception mais la réflexion sur les monnaies numériques de banque centrale s'est accélérée notamment depuis l'annonce l'an passé du projet de cryptomonnaie de Facebook qui suscite de vives inquiétudes chez les banquiers centraux et décideurs politiques.

Compte tenu de la taille de Facebook, son projet intitulé Libra soulève d'importantes questions quant à ses répercussions pour la stabilité du système financier mais aussi pour la protection des données personnelles et la lutte contre le blanchiment d'argent.

Il y a quelques mois, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a envoyé des signaux plutôt positifs à l'égard des cryptomonnaies même si il a haussé le ton vis-à-vis de l'initiative de Facebook en insistant sur la nécessité d'une stricte régulation.

En décembre, la Banque de France a lancé de son côté une expérimentation qui doit contribuer à l'étude d'un éventuel e-euro.

afp/rp