Londres (awp/afp) - Londres est la première destination européenne des investissements en capital-risque dans les nouvelles technologies, d'après une étude publiée à l'ouverture d'une semaine de la "tech" en plein boom dans la capitale.

Le cabinet London & Partners, qui promeut la capitale britannique, a dévoilé cette étude du cabinet spécialisé PitchBook lundi au premier jour de la "London Tech Week", une semaine de rencontres pour les professionnels du secteur organisée dans plusieurs quartiers de la mégapole. Cette enquête confirme la forte popularité de Londres dans le domaine des nouvelles technologies, malgré les incertitudes autour du Brexit.

D'après ces données recueillies par ce cabinet indépendant, Londres a reçu entre le 1er janvier et le 31 mai quelque 2,56 milliards de livres (2,9 milliards d'euros) d'investissements en capital-risque - le plus souvent pour des projets naissants, des start-ups ou des sociétés non cotées.

Dans ce classement, Londres devance largement Berlin (avec l'équivalent de 1,09 milliard de livres investis) et Paris (0,99 milliard de livres).

"Londres est le principal hub technologique de l'Europe", s'est réjoui le maire de Londres Sadiq Khan, cité dans le communiqué qui souligne que sa ville "reste ouverte à l'investissement et aux talents du monde entier".

Le vote en faveur du Brexit du 23 juin 2016 a fait craindre aux professionnels un tarissement des arrivées de jeunes talents étrangers dans le secteur technologique, notamment en provenance du reste de l'Europe.

Jusqu'à présent les incertitudes autour du Brexit n'ont pas semblé entraver la montée en puissance de la place de Londres dans ce domaine. Toutefois, quelques entreprises comme les japonaises Panasonic et Sony ont décidé de transférer leur siège européen depuis Londres vers le continent, mais sans conséquence marquante sur l'emploi.

Au-delà des start-ups, Londres a bénéficié de la confiance des géants américains de l'internet qui ont annoncé ces dernières années plusieurs projets majeurs dans la capitale britannique.

Apple prévoit ainsi de rassembler 1.400 de ses employés sur un nouveau "campus" actuellement en construction sur le site d'une ancienne centrale électrique dans le quartier de Battersea (sud-ouest de Londres).

Google prépare l'arrivée de 4.500 de ses employés dans un long bâtiment flambant neuf construit près des voies ferrées partant de la gare historique de King's Cross. Dans ce même quartier, Facebook compte louer trois nouveaux bâtiments pour doubler ses effectifs londoniens qui pourraient atteindre 6.000 personnes.

Amazon, Microsoft, Spotify et LinkedIn sont aussi en train de renforcer leur présence dans la capitale britannique.

Au-delà de Londres, le reste du Royaume-Uni attire aussi des investissements et pas moins de 13 nouvelles "licornes" ont intégré le troupeau britannique l'an passé, faisant passer le total à 72, d'après une étude distincte Dealroom.co publiée par le réseau professionnel Tech Nation. Le terme de "licorne" désigne une entreprise des nouvelles technologies dont la valorisation dépasse l'équivalent d'un milliard de dollars.

Le plus grand nombre de ces entreprises importantes sont basées à Londres (45), mais le Royaume-Uni en dénombre aussi à Cambridge et Oxford (10 à elles deux), Manchester (5) et Edimbourg (3), entre autres.

"La tech britannique se développe 50% plus vite que le reste de l'économie, ajoutant 130 milliards de livres à notre économie chaque année", a salué la Première ministre Theresa May à la "Tech week".

Elle a mis en avant plusieurs investissements d'entreprises dans le cadre de cette semaine. Le plus important concerne la société américaine VMware, spécialisée dans l'informatique mutualisée en nuage, qui va débourser 1 milliard de livres sur cinq ans pour se développer dans le pays.

afp/rp