à Paris

PARIS (awp/afp) - "Je suis tout le temps en alerte." Comme Margaux, des milliers d'étudiants cherchant à se loger à Paris sont à la peine pour trouver un toit, une situation qui amplifie leur stress à quelques jours de la rentrée.

"Lors de ma première année, j'ai fini dans un 6m2 pour 500 euros", se rappelle Caterina à la sortie d'une agence immobilière. Elle vient d'obtenir un rendez-vous pour visiter un studio de 20 m2 à 700 euros le lendemain, mais y croit peu.

"Pour les bons plans, il faut connaître les gens", se désole l'étudiante en communication.

Colocation, studio, chambre chez l'habitant... à quelques jours de la rentrée, les annonces se multiplient et les listes de candidats à la location s'allongent.

Le Graal recherché par les étudiants: un studio de 15 à 20 mètres carrés ne dépassant pas 700 euros par mois, selon Florian Brosse, gestionnaire locatif à l'agence immobilière Orpi.

Depuis quelques jours, il est en "flux tendu". "J'ai reçu plus de 100 mails et 80 appels en moins de 24H pour une annonce publiée hier. On n'arrive pas à répondre à tout le monde", détaille-t-il.

"Il faut être très réactif. Je suis tout le temps en alerte. Je sais que si une annonce a été publiée la veille, elle est déjà périmée", raconte Margaux, à la recherche d'un appartement pour une colocation, s'interrompant pour répondre à un propriétaire qui lui a demandé par mail de lui envoyer son dossier.

Pour les étudiants étrangers, la recherche s'avère encore plus complexe. "Comme je ne suis pas Française et que je n'ai pas de garants français, c'est beaucoup plus difficile pour moi de gagner la confiance des propriétaires", témoigne Alexandra, étudiante roumaine qui recherche un appartement pour quatre mois afin de finir son master de Finance et Stratégie à Sciences Po Paris.

"Jusqu'à maintenant ce n'est même pas difficile mais impossible", se désole l'étudiante qui compte se rabattre sur des locations successives d'appartements sur la plateforme de location touristique Airbnb.

Moins de 600 euros ? "Impossible"

Face à la galère, certains étudiants se tournent vers les syndicats. "On fait face à des étudiants désespérés qui nous demandent si on n'a pas des tuyaux pour eux", explique Majdi Chaarana, responsable Ile-de-France de l'Unef.

L'Unef et la Fage, le premier syndicat étudiant, ont alerté ces derniers jours sur le coût de la vie étudiante, en particulier sur le prix des loyers en hausse.

Majdi Chaarana conseille aux étudiants de regarder du côté des offres en petite couronne, d'intégrer les groupes Facebook de leur filière universitaire pour trouver des bons plans ou des colocataires, et de ne pas se limiter au Crous, le Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires de Paris, service public de la vie étudiante qui possède plus de 6.500 logements à Paris à des prix défiant toute concurrence.

Pour beaucoup d'étudiants les loyers du Crous, environ 400 euros pour un studio de 17 m2, sont les seuls qu'ils peuvent se permettre. "Je suis sur liste d'attente pour un logement au Crous", explique Ikram, qui espère que sa situation "stressante" se débloquera avant sa rentrée le 2 septembre.

Comme plan B, elle a prévu de sous-louer une chambre, trouvée via un groupe Facebook, puis de chercher une colocation. "C'est tout ce à quoi je peux prétendre", confie-t-elle.

"C'est trop cher à Paris", regrette Tatiana, étudiante en géographie à la Sorbonne, qui recherche un studio avec un budget de 500 euros.

"Sur Paris c'est presque impossible de trouver un studio à moins de 600 euros, même avec l'encadrement des loyers", commente Soumicha Hammouti, assistante de gestion locative chez Century21.

Depuis le 1er août, l'encadrement des loyers du parc privé fait son retour à Paris. Pour tous les baux signés ou renouvelés, les propriétaires ne doivent pas dépasser des "prix de référence", qui varient selon les quartiers, sous peine d'écoper d'une amende.

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